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Élections au Brésil: les candidats LGBT+ veulent lutter contre les violences anti-trans

Les Brésiliens votent dimanche 2 octobre pour un nouveau président mais aussi pour leurs députés régionaux et nationaux, ainsi que pour les gouverneurs. Jamais autant de personnes LGBT ne se sont présentées comme candidats aux législatives. L’une d’entre elles est Neon Cunha, une militante transgenre de São Bernardo do Campo, la banlieue ouvrière de São Paulo.

Avec notre envoyé spécial à São Paulo, Achim Lippold

« Je suis une femme noire, amérindienne, issue de la banlieue pauvre et transgenre » : voilà comment Neon Cunha se présente. Et elle insiste bien sur l’ordre de ces attributs.

Sa conscience politique est née très tôt, tout comme sa conscience de la menace qui pèse sur les personnes comme elle : « En 1987, j’étais déjà en train de manifester dans les rues de Sao Paulo. J’ai vu comment un policer a tiré dans la tête d’une afro-brésilienne trans. Cette exécution s’est déroulée juste devant mes yeux. Une exécution comme tant d’autres. Les choses ont-elles vraiment changé ? »

Depuis 13 ans, le Brésil détient le triste record mondial d’assassinats de femmes transgenre. Plus de 1 500 meurtres en une décennie.

C’est l’assassinat de la député afro-brésilienne Marielle Franco à Rio de Janeiro en 2018 qui a poussé Neon Cunha à présenter sa candidature pour l’élection au Parlement de l’État de Sao Paulo. Avec comme programme la défense des femmes les plus démunies. 

« Parmi mes revendications figurent le droit d’avoir une place en crèche dès le début de la grossesse. Il y a des gens qui attendent trois ans pour avoir une place en crèche. L’État interdit l’avortement mais n’offre pas de soutien aux mères célibataires ».  

Neon Cunha est fonctionnaire public et désigner de mode. A-t-elle le sentiment d’avoir monté dans l’échelle sociale ? « Non. Je ne sors jamais de ma condition de femme noire, transgenre et venant de la banlieue. À douze ans j’ai commencé à travailler à la mairie de Sao Bernardo do Campo. Je me souviens des secrétaires blanches qui m'écrasaient du regard… non, si on vient de la banlieue, on n’en sort jamais »

Comme toute la communauté LGBT, Neon Cunha attend une victoire de Lula avec impatience. Mais elle promet de lutter pour que la gauche aille toujours plus à gauche. 

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