Les deux millions de Lettons votent ce matin pour renouveler leur Parlement. Du rapport de force entre les rapports de force élus au Parlement naîtra la prochaine coalition gouvernementale. La campagne a été marquée par les questions de sécurité. Le vote des russophones, environ un tiers de la population du pays, sera scruté à la loupe. La guerre en Ukraine les a ébranlés. Pour ou contre Poutine, ils doivent désormais choisir.
Avec notre correspondante à Riga, Marielle Vitureau
À Riga, près de la moitié des habitants parle russe à la maison. Un héritage de la période soviétique quand Moscou a cherché à russifier le pays en envoyant de la main d’œuvre. Ces russophones ont longtemps vécu dans leur bulle.
Lolita Cigane, l’une des candidates du parti du Premier ministre remarque que le conflit a tout changé. « La guerre en Ukraine leur a ouvert les yeux. Ils ont compris qu’ils vivaient dans un pays européen prospère. »
Durant les premiers mois de la guerre, de jeunes russophones de Riga sont venus protester contre la guerre et la politique de Vladimir Poutine au pied du monument à la liberté. La famille d’Alexei, un jeune électricien, est à l’image de nombreuses familles en Lettonie, divisées. « Nous avons encore des relations avec ma mère, mais nous avons des vues complètement différentes. Elle dit que Poutine est une bonne personne. »
Si les russophones vont voter, à qui donneront-ils leur voix ? Le parti Harmonie qui les représentait s’est rangé du côté de l’Ukraine. « Pour de nombreux russophones locaux, c’est au moins une déception », analyse Arnis Kaktins, directeur d’un institut de sondage.
L’Union des Russes, qui suit une ligne pro-Poutine, pourrait peut-être à nouveau faire son entrée au Parlement.
