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En France, les médecins et biologistes du secteur privé en grève

Médecins et biologistes du secteur privé ont fermé cabinets et laboratoires ce jeudi et vendredi en France, les premiers pour réclamer des hausses de tarifs, les autres pour éviter un « coup de rabot » budgétaire.

Ce mouvement de grève rallie un très large front d'organisations professionnelles des quelque 110 000 praticiens dits « libéraux » ainsi que de syndicats. La revendication phare porte sur un doublement du tarif de base de la consultation – de 25 à 50 euros –, pour rapprocher la France d'une moyenne européenne à 45 euros, plaident les organisateurs du mouvement. Cette hausse permettrait aussi de créer un « choc d'attractivité » vers une médecine dite « de ville » écrasée par les tâches administratives au détriment du soin, et qui n'attire plus les jeunes.

Les médecins s'inquiètent également pour leur liberté d'installation, de plus en plus remise en question, notamment au Parlement où s'accumulent les propositions de loi sur les « déserts médicaux », où l'accès aux soins est rendu difficile notamment par le manque de praticiens volontaires pour s'y installer.

On arrive à un point de non-retour, il n'y a plus aucun jeune qui veut s'installer. On n'a pas fait 10 ans d'études pour faire de la paperasse.

Les médecins libéraux dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol

Sylvie Koffi

L'Assurance maladie (Sécurité sociale) s'est dite prête « à revaloriser les tarifs des actes et consultations », sans s'engager sur un montant. « Est-ce que les Français sont prêts à débourser 50 euros ? Ça coûte 7 milliards d'euros. Est-ce qu'ils sont prêts à ce que leur complémentaire santé augmente ? », a réagi sur Franceinfo le patron de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme.

Le soutien de l'Ordre des médecins

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a indiqué ce jeudi sur BFMTV souhaiter laisser « l'Assurance maladie travailler avec les syndicats ». Mais il a dit comprendre « parfaitement le stress, voire la détresse dans laquelle se trouvent un certain nombre de nos médecins ».

Le mouvement, qui a reçu le soutien du puissant Ordre des médecins qui fédère la profession, pourrait rebondir au moment délicat des fêtes de fin d'année. « Si nous ne sommes pas entendus, nous appellerons à la grève dure et illimitée à partir du 26 décembre », a prévenu Médecins pour demain. « Je ne suis pas sûre que ce soit populaire, ni que ce soit le bon moment », a mis en garde la ministre déléguée aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo.

Les laboratoires de biologie quant à eux, pointés du doigt pour leurs profits records liés aux tests Covid-19, refusent une ponction de 250 millions d'euros par an sur les autres examens, inscrite dans le budget de la Sécurité sociale. « Ce coup de rabot entraînera une fermeture des laboratoires de proximité », s'est alarmé François Blanchecotte (Syndicat des biologistes), au nom d'une profession qui emploie 52 000 salariés et pourrait perdre selon lui 400 de ses 4 200 sites.

(Avec AFP)