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En Hongrie, les enseignants en grève pour obtenir le rétablissement du droit de grève

En Hongrie, des centaines de professeurs de collège et de lycée sont de nouveau en grève ce vendredi 1er décembre, malgré le risque d’être licenciés par le pouvoir.

Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère

Pas de cours ce vendredi, pour des centaines de professeurs de collège et de lycée qui sont en grève. Ils protestent contre le licenciement de huit enseignants limogés cette semaine, simplement pour avoir fait grève. Fin septembre, cinq autres avait déjà été limogé pour la même raison. Le gouvernement de Viktor Orban met donc de l’huile sur le feu.

Le droit de grève existe bien sur le papier, mais il a été de facto supprimé par le gouvernement. Un professeur qui débraye enfreint donc la loi. « La Hongrie est un pays kafkaïen, constate un professeur. On n’a pas d’autre moyen que de faire grève pour demander le rétablissement du droit de grève ! »

À lire aussi : Hongrie: le ras-le-bol des enseignants et des étudiants contre le gouvernement Orban

Les lycéens, eux, soutiennent massivement leurs enseignants. Certains élèves sont venus au lycée avec du scotch noir sur la bouche, pour montrer que la liberté est bâillonnée par le pouvoir. Assis dans les escaliers des lycées, ils ont fait grève à leur manière. Dans l’après-midi, certains ont défilé dans les rues de manière spontanée, en chantant « Sans profs, on n’a pas d’avenir ». 

Le gouvernement de Viktor Orban choisit la manière forte, au mépris de valeurs européennes comme le droit de grève. Apparemment, il ne craint pas de représailles de Bruxelles, alors qu'il essaie d’échapper, non sans mal, au gel des fonds européens. Quoi qu'il en soit, ces nouveaux licenciements galvanisent les professeurs et les élèves. Une journée de grève nationale est prévue la semaine prochaine.