Niger
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En Iran, le mouvement de colère gagne les collèges et les lycées

Les images font le tour des réseaux sociaux. Des jeunes Iraniennes ont enlevé leur foulard dans plusieurs collèges et lycées à Téhéran et en province en lançant des slogans pour la liberté et contre le pouvoir et les hauts dirigeants du pays.

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Après des manifestations dans plusieurs universités du pays ces derniers jours, le mouvement de protestation a gagné les écoles et les lycées. Sur les réseaux sociaux, on peut voir de nombreuses vidéos de jeunes filles qui ont enlevé leur voile et crient mort au dictateur ou des slogans en faveur de la liberté. Dans certaines villes, elles ont même manifesté dans la rue sans porter le voile, pourtant obligatoire depuis la révolution islamique de 1979. 

Today in Iran, schoolgirls remove their compulsory hejab and chant “death to the dictator” while stomping on the photos of their rulers pic.twitter.com/ipQPSZhsvC

— Karim Sadjadpour (@ksadjadpour) October 3, 2022

Les forces anti-émeutes sont toujours déployées en grand nombre sur les principales places de la capitale pour empêcher de nouvelles manifestations. 

Plusieurs manifestants libérés

Dans le même temps, les autorités ont annoncé la libération de plusieurs centaines de manifestants mais aussi du chanteur Shervin Hajipour dont la chanson en faveur de la liberté diffusée après la mort de Mahsa Amini est devenue un symbole pour les manifestants. Sur certaines vidéos prises dans les écoles, on voit des jeunes filles cheveux à l’air en train de chanter cette chanson.

Mais le pouvoir semble déterminé. Une nouvelle manifestation est organisée mercredi à Téhéran en soutien au pouvoir, après des manifestations identiques ces derniers jours dans plusieurs villes du pays.

► À lire aussi : [En images] Les manifestations en soutien aux femmes iraniennes gagnent Paris et le monde

«Unité»: à Londres, la fresque d'une artiste iranienne

Avec notre correspondante à Londres, Marie Boëda

Des couleurs vives, avec une dominante bleu turquoise... La fresque murale de Shahrzad Ghaffari mesure onze mètres de haut et orne la cage d’escalier en colimaçon de la maison victorienne. Elle sera exposée à partir du 15 octobre à Leighton House, dans le quartier cossu de Kensington, à Londres. Comme un écho à l'actualité de son pays d'origine, l'œuvre s'appelle « Unité ». « C’est un message d’unité pour la nouvelle génération, explique-t-elle. La forme de l’œuvre ressemble à un ADN, comme un nouvel être en train de naître. Il s’agit d’union et de renouvellement. Et la couleur turquoise, c’est le symbole de l’espoir dans la culture persane. »

La cinquantaine à peine, elle est émue de voir sa création bientôt dévoilée au grand public. Mais le regard de cette native de Téhéran, fille d’artistes et basée aujourd’hui au Canada, s’assombrit à l’évocation des répressions sanglantes contre les manifestants en Iran. Elle évoque sa famille à demi-mot. « Quand vous avez cette situation dans votre pays, vous l’avez toujours à l’esprit, confie-t-elle. Mon frère et ma sœur se battent actuellement pour leur liberté, j’espère qu’ils y arriveront. Je suis à leurs côtés. J’ai du mal à les contacter en ce moment car la connexion internet est lente en Iran. »

Et même si son œuvre a été peinte avant les récentes révoltes, difficile de ne pas y voir une résonance aux appels à la liberté des femmes iraniennes, à une renaissance, pour une nouvelle société.