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Estelle Youssoufa: «Ça fait des années que Mayotte appelle à l'aide»

Mayotte connaît ces derniers jours beaucoup de violences entre jeunes de quartiers rivaux provoquées par le meurtre de l'un d'entre eux. Le calme dans ce département français situé dans l'océan Indien est revenu dans certaines zones, mais pas partout, et la situation reste très tendue. Un bilan provisoire fait état de trois morts et de dizaines de blessés. Le point avec la députée de Mayotte Estelle Youssoufa.

Pour la députée Estelle Youssoufa, le calme est « précaire », mais il est « revenu » à Mayotte. Les membres du Raid, qui ont été envoyés de la métropole, dit-elle encore, « sont sur place et travaillent, ils ont fait l'objet de caillassage, d'une attaque lorsqu'ils sont allés dans un village pour essayer de procéder à des arrestations [...]. La majorité de celles et ceux qui sèment la terreur à Mayotte sont des mineurs en situation irrégulière, des Comoriens qui sont isolés, qui n'ont pas de supervision d'adulte, et qui se sont constitués en bandes extrêmement violentes. Je considère comme d'autres que la situation peut basculer du jour au lendemain. »

Un « choc de souveraineté »

« Ça fait des années, lance Estelle Youssoufa, que Mayotte appelle à l'aide [...]. Nous, ce dont on a besoin c'est un choc de souveraineté, que celles et ceux qui sont en situation irrégulière soient expulsés, quel que soit leur âge. Lorsqu'on demande l'état d'urgence à Mayotte, ce n'est pas une mesure facile pour nous parlementaires, demander la suspension du droit, c'est quand même une mesure extrêmement grave parce qu'on estime que la situation est extrêmement grave. »

Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, se rendra à Mayotte fin décembre 2022 pour faire un point d'étape sur les engagements du gouvernement, alors que cette île de l'océan Indien sort d'un épisode de violences entre bandes rivales. En août dernier, M. Darmanin s'était engagé à pérenniser un quatrième escadron de gendarmerie mobile de 72 gendarmes en appui des effectifs territoriaux, renforcer des actions conduites dans le cadre du plan Shikandra lancé en 2019, financer de la vidéoprotection et les équipements des polices municipales au profit des communes, livrer deux intercepteurs supplémentaires au premier trimestre 2023, et créer entre 2023 et 2027 quatre nouvelles brigades de gendarmerie, rappelle le ministère. 

Grande pauvreté 

À Mayotte, écrit l'AFP, l'insécurité se nourrit d'une grande pauvreté : 194 000 Mahorais, soit 74% de la population, vivent avec un niveau de vie inférieur à 50% de la médiane nationale, selon l'Insee.

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