Ce pourrait être un tournant depuis la reprise des hostilités en Éthiopie, le 24 août. Les autorités tigréennes proposent les termes d'un cessez-le-feu et se disent ouvertes à une reprise des négociations de paix avec le gouvernement fédéral sous les auspices de l'Union africaine.
À l'occasion de la nouvelle année du calendrier éthiopien, dimanche 11 septembre, le gouvernement régional du Tigré a fait un geste politique fort. Il a proposé l'ouverture d'un processus de paix « robuste », comme il l'a qualifié, sous les auspices de l'Union africaine, ce qu'il refusait jusque-là, jugeant que l'UA et son médiateur, le Nigérian Olusegun Obasanjo, étaient trop proches d'Addis-Abeba.
Il a même nommé ses deux négociateurs : Getachew Reda, proche conseiller du président du gouvernement régional, et le général Tsadekan Gebretinsae, son stratège militaire. Il a évoqué d'abord l'idée d'une trêve, puis « la finalisation d'un cessez-le-feu global négocié », et enfin « un dialogue politique inclusif pour résoudre les problèmes qui sous-tendent le conflit actuel ».
Cette annonce survient alors que des contacts discrets ont eu lieu ces derniers jours entre les belligérants, à Djibouti, à l'initiative du diplomate américain Mike Hammer.
Aucune réaction d'Addis-Abeba encore, mais le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires extérieures, Josep Borrel, a aussitôt fait savoir que « cette opportunité devait être saisie par tous. Maintenant. » Et le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, relativement discret jusque-là, a « salué l'engagement » des Tigréens et parle d'un « développement positif ».