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France: la mobilisation pour les retraites à l'heure de l'acte 2

Nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites, en France, ce mardi 31 janvier. Des centaines de rassemblements sont organisés à travers le pays, à l'appel de l'intersyndicale. Un rare mouvement d'unité pour les syndicats. Sur le terrain, les militants syndicaux redoublent d'efforts pour motiver les troupes.

Manteau rouge et noir sur le dos, Nino Schillaci sort rapidement du travail, le temps d'une courte pause déjeuner.  Éducateur depuis une dizaine d'années, il est syndiqué CGT depuis cinq ans. Pour cette réforme, il n'est pas difficile de mobiliser les foules, dit-il : « Même mes collègues qui ne sont pas du tout syndiqués, ils veulent s'investir dans ce mouvement, et ce sont eux qui me disent : "On part à quelle heure ensemble à la manif ? On s'organise comment ?" Donc il y a une vraie effervescence. »

Mardi, ses collègues et lui seront nombreux dans le cortège. Certains pensent même à se syndiquer pour de bon. Les moyens ne manquent pas pour convaincre, à commencer par le porte-à-porte. « C'est pour moi en fin de compte un outil essentiel, parce qu'on est vraiment en individuel avec les personnes qu'on va rencontrer », explique Nino Schillaci.

►Écouter aussi : Réforme des retraites : « Cette manifestation va peser plus que d'autres sur les débats en cours »

Rien de mieux que le terrain, confirme Youen Le Noxaic, siropier chez Orangina. Il en a d'ailleurs un à la main, d'Orangina, attablé dans un café parisien. « On a tracté, on a communiqué à travers les réseaux sociaux, mais je pense que le fait de discuter avec les salariés, ça a été beaucoup plus payant. On s'attend à avoir 15 à 20% des effectifs de la Courneuve en grève demain », confie-t-il.

Contre 10% la dernière fois. Il est syndiqué Force ouvrière depuis sept ans, mais ses efforts ne se limitent pas au travail. « Moi, j'ai ma mère qui a 71 ans, qui fera partie de la grève même si elle est déjà à la retraite. Pour ses enfants et ses petit-enfants », ajoute Youen Le Noxaic. Des jeunes davantage mobilisés aussi, prédit-il. Lui comme Nino espèrent en tout cas une manifestation plus forte encore que la première, ou au moins équivalente. Le 19 janvier, deux millions de personnes avaient défilé, selon les syndicats.

Service France, Solène Leroux

Retraites : le gouvernement à l'épreuve de la rue

L'offensive médiatique du gouvernement a été massive, ces derniers jours. Les poids lourds étaient de sortie, de Bruno Le Maire à Élisabeth Borne en passant par Gérald Darmanin. Avec un message, pas question de reculer sur le décalage de deux ans de l'âge légal de départ à la retraite.

La Première ministre s'est chargée d'afficher la détermination du gouvernement à ne pas renoncer à la mesure phare de la réforme, manifestation ou pas. Un dialogue de sourds avec les syndicats, qui ont fait des 64 ans un chiffon rouge et annoncent une très forte mobilisation pour cette deuxième journée de grève et de manifestation, qui pourrait être suivie par d'autres.

Dans ce bras de fer, les enquêtes se succèdent et se ressemblent, indiquant que les sondés penchent du côté des opposants à la réforme. La bataille de l'opinion semble d'ores et déjà perdue pour le gouvernement qui espère encore pouvoir limiter les dégâts dans le débat politique au Parlement en laissant la porte entrebâillée pour quelques concessions sur la pénibilité, les carrières longues, l'emploi des seniors ou les conséquences de la réforme pour les femmes.

Pour le reste, Emmanuel Macron s'est exprimé ce lundi, en marge d'un déplacement à La Haye, aux Pays-Bas. Le président a déclaré que cette réforme est « indispensable quand on se compare en Europe » et pour « sauver notre système » par répartition. Et de conforter les propos de sa Première ministre, qui a déclaré que le report de l'âge n'était « plus négociable » : quand Élisabeth Borne « dit quelque chose », « elle le dit avec de bonnes raisons et je la soutiens », a-t-il lancé.

Service politique,
Valérie Gas