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France: le Rassemblement national fête ses 50 ans, un anniversaire embarrassant

Le Rassemblement national (ex-Front national) a été fondé il y a un demi-siècle aujourd'hui. Pourtant, point de champagne ni de cotillons : le parti de Marine Le Pen va célébrer ce jubilé presque en catimini demain, jeudi 6 octobre, à l'Assemblée.

Le 5 octobre 1972. Jean-Marie Le Pen lance avec d'autres le Front national pour l'unité française. Le futur FN est né. Ses parents à l'époque : Roger Holeindre, ancien de l'OAS ou encore Pierre Bousquet, passé par la Waffen-SS. Quelques jours plus tard, Jean-Marie Le Pen s'explique au micro de France Inter sur le choix du logo du parti, l'emblématique flamme tricolore.

« Nous avons utilisé cette flamme tricolore parce qu’elle nous paraît la plus jolie. Mais je puis vous dire que je n'ai aucun contact avec le MSI italien bien que je ne vois pas son action avec antipathie dans la mesure où il constitue une force à même de s’opposer au communisme. »

Déjà à l'époque, les liens entre l'extrême-droite française et italienne existent.

Un simple colloque à l’Assemblée

Sans militant ni public, pas de fête donc mais trois heures de conférences, conclues par Marine Le Pen. Voilà le programme pour ce jubilé.

La patronne du RN a choisi la sobriété pour passer ce cap des 50 ans. Car regarder en arrière, c'est forcément évoquer Jean-Marie Le Pen, raviver ses excès, ses dérapages, tout ce que Marine Le Pen veut faire oublier depuis son arrivée à la tête du parti avec sa stratégie de dédiabolisation.

« Il y a un problème du côté de l’histoire de Marine Le Pen. Il y a la volonté des dirigeants du RN de laisser oublier en partie l’origine du Front national. Et cette normalisation, elle passe aussi par la réécriture de l’histoire. Marine Le Pen ne veut pas avoir tout ça qui lui pèse sur les épaules alors qu’elle est clairement dans une stratégie de normalisation et même de présidentialisation à l’Assemblée et au-delà », appuie Erwan Lecoeur, politologue et spécialiste de l'extrême droite.

Jean-Marie Le Pen persona non grata

Jean-Marie Le Pen n'est pas invité à ce colloque. Mais son fidèle compagnon de route Bruno Gollnisch sera lui bien présent. L'ancien directeur de la campagne de 2002 où le candidat FN arrivé au second tour face à Jacques Chirac, répond à ceux qui aujourd'hui au RN aimeraient bien tirer un trait sur l'héritage de Jean-Marie Le Pen.

« Ils ont tort parce que ceux qui croiraient pouvoir s’exonérer de critiques ou d’attaques en reniant le passé du mouvement qui a fait d’eux les personnalités qu’ils sont aujourd’hui doivent savoir que demain peut-être leurs successeurs auraient la même attitude. On ne gagne absolument rien à renier ses origines, surtout quand elles sont parfaitement honorables. »

Pas de sujets qui fâchent

Le parti va appuyer l'idée qu'il a été un lanceur d'alerte sur l'immigration, la laïcité ou encore le patriotisme économique.

Si certains autour d'elle auraient bien aimé se passer de cet anniversaire, Marine Le Pen assure qu'il n'y aucun problème. « Moi j’aime les anniversaires, assure-t-elle. Surtout un demi-siècle où le RN a beaucoup apporté à la vie politique française. C’est ça, l’objet ce colloque, qui n’est pas un événement festif, mais un travail de fond. Je n’ai absolument aucun conflit de loyauté. Je crois avoir posé clairement les éléments de fonctionnement dont je voulais, les comportements dont je ne voulais plus. J’ai assumé de faire évoluer ce mouvement, je l’ai fait avec succès. Je m’en réjouis pour le pays. »

Son ancien parti n'a jamais été aussi fort et pourtant, Jean-Marie Le Pen fêtera le jubilé de son ancien parti de son côté, dans son manoir de Montretout dans une dizaine de jours.