Une « marche contre le génocide ouïghour » a eu lieu ce samedi 3 décembre à Paris. Quelques centaines de manifestants sont partis de la place de la Bastille pour apporter leur soutien au peuple ouïghour et aux manifestations dans toute la Chine.
Avec notre envoyé spécial, Edgar Groleau
Au milieu des manifestants, Adila crie les slogans, drapeau ouïghour sur le dos. Il est arrivé en France il y a douze ans, et sait que dans son Xinjiang natal, en Chine, ses proches ne peuvent pas protester.
En Chine, c'est impossible, les Ouïghours ne peuvent pas faire de manifestations comme ça. C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui. Il y a beaucoup de Français, il y a beaucoup de Taïwanais, Hongkongais, des Chinois, ils ont participé à la manifestation en soutien des Ouïghours. On est très contents.
Lui est satisfait de la manifestation, d'autres se sentent presque inutiles. Nejat aussi est Ouïghour. Faux sang sur la joue et pancarte en main, il montre les visages de Ouïghours morts dans un incendie fin novembre. Pourtant, il n'est pas sûr que manifester change les choses.
Est-ce que ça aide à quelque chose, je ne sais pas. Je ne peux rien faire à part ça. C'est vraiment dramatique.
Un sentiment d'impuissance malgré la présence de politiciens français aux premiers rangs de la marche. Eux voient ces manifestations comme essentielles, comme l'eurodéputé Raphaël Glucksmann.
Ces mobilisations, elles ont réussi déjà à obtenir des choses concrètes, le fait que les dirigeants européens se mettent à en parler déjà. Donc, on brise le silence qui permet le crime.
Un crime que l'Assemblée nationale française a reconnu comme génocide.
►À relire : Xinjiang : l'ONU refuse de débattre des exactions commises par la Chine
