Après l’État suédois, attaqué la semaine dernière par un collectif de jeunes pour « action climatique insuffisante », c’est maintenant le gouvernement finlandais qui fait face à une plainte en justice portée par Greenpeace et l’Association finlandaise pour la Conservation de la nature.
Avec notre correspondante régionale, Carlotta Morteo
Selon Greenpeace et l’Association finlandaise pour la Conservation de la nature, l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé la Finlande pour 2035 ne pourra pas être atteint, car la forêt, pourtant omniprésente dans le pays, a été trop attaquée par la sylviculture. Le nombre d’arbres abattus en Finlande cette année est tel que la forêt ne compense plus les émissions de gaz à effet de serre émises par le pays.
Pire, les coupes de bois massives les ont fait augmenter. En cause, une demande croissante de l’industrie de la pâte à papier, la hausse du bois de chauffage et de la tourbe comme source d’énergies alternatives, mais aussi la fin des importations de bois en provenance de la Russie. Dans certains secteurs du sud du pays, jusqu’à 90% de la forêt à usage industriel a été coupée, mais n’a pas été replantée dans les mêmes proportions.
Pour la première fois dans l’histoire de la Finlande, le secteur forestier est donc devenu une source nette d’émissions, avec plus de 2 millions de tonnes de CO2 émis en 2021, alors que la forêt était jusqu’à maintenant un pilier de la stratégie de compensation des émissions nationales.
Dans son rapport annuel sur le climat, le gouvernement finlandais ne mentionne pas de nouvelles mesures prévues pour contrebalancer la déforestation. Les associations qui portent plainte aujourd’hui estiment donc qu’en l’état actuel des choses, la Finlande n’atteindra ni les objectifs qu’elle s’est elle-même fixée dans la loi Climat, ni l’accord européen passé il y a quelques semaines à peine, qui stipule que les États doivent augmenter, chaque année, leurs puits de carbone.
