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Guerre en Ukraine: le T-54, ce char des années soviétiques envoyé au front par la Russie

Si Kiev perçoit du matériel occidental moderne, la Russie déstocke de vieux équipements militaires. Des chars T-54, conçus après la Seconde Guerre mondiale, ont été filmés alors qu'ils étaient transportés par voie ferrée à destination de l'Ukraine.

Les 18 chars Leopard 2 promis par l'Allemagne à l'Ukraine pour sa guerre contre la Russie ont été livrés à la frontière ukrainienne, a rapporté lundi 27 mars le magazine allemand Spiegel. Une quarantaine de véhicules de combat d'infanterie Marder ont aussi été remis à l'Ukraine. En prévision des offensives de printemps, chaque camp fourbit ses armes.

Côté russe, les chers T-54 étaient remisés aux rayons des antiquités militaires. Dépourvus de toute électronique, dotés d'un désuet canon de 100mm, ils franchissent avec peine les 50 km/h, quand leurs moteurs, qui ne sont plus produits depuis des décennies, fonctionnent encore.

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Mais après avoir perdu près de 1 900 chars de combat, l'armée de Moscou, contrainte il y a quelques mois déjà de remettre en service les chars T-62 des années 1960, fait feu de tout bois. C'est peut-être le signe d'un véritable épuisement des stocks russes, estime Léo Périat, chercheur à l'IFRI, au micro de Franck Alexandre, spécialiste défense de RFI :

« Des armes très vieilles, on en voit depuis le début de la guerre, des deux côtés. Plusieurs fois, on a vu des images des positions russes où on trouvait des mitrailleuses de la Première Guerre mondiale, on voyait des miliciens de Donetsk et Louansk équipés avec des fusils de la Première Guerre mondiale. Il y a eu les T-62, qui sont la version un petit peu après les T-54, qui ont déjà été employés. C’était déjà une vraie surprise, parce qu’on était quand même sur des systèmes totalement obsolètes. Mais là, on commence à avoir des choses beaucoup plus exotiques. »

Un char entré en service juste après la Seconde Guerre mondiale

Sur l’histoire de ce T-54, Léo Périat détaille : « Le T-54, c’est un char qui commençait à être développé avant même le début de la Seconde Guerre mondiale et qui est entré en service dans les unités soviétiques en 1948. Il est entré en service au moment où les chars qui avaient combattu pendant la Seconde Guerre mondiale étaient encore en service. On a affaire à quelque chose de certes extrêmement rustique, et extrêmement peu coûteux, mais dont les performances, en particulier la protection, sont extrêmement faibles. »

L’impact de ces chars semble même extrêmement limité pour l’ennemi, poursuit le chercheur. « Vous êtes face à ça en tant qu’Ukrainien, vous n’avez même pas besoin de sortir des Javelin très coûteux et très performants pour les détruire. Vous pouvez sortir des systèmes beaucoup plus basiques et beaucoup moins coûteux pour vous en débarrasser. »

Des équipages performants ?

« Ce qui va être intéressant à voir, c’est : est-ce que la Russie arrive à mettre dans ces chars-là – sachant qu’elle en a produit en tout je crois plus de 100 000 – des équipages à peu près valables ?, s’interroge Léo Périat,. Parce que si en plus d’avoir du matériel de mauvaise qualité, elle reste sur des équipages très hâtivement entraînés, ça ne va faire aucune différence. Ça va peut-être leur permettre d’utiliser une sorte d’artillerie massive, mais ça n’a pas été pensé pour. C’est quand même un signe très fort que les problèmes de stock à court ne sont pas seulement du côté ukrainien. »

Véhicules blindés de transport de troupe BTR-50, canon automoteur ZSU et chars T-54... Le front russe prend des allures d'armée de Staline. En revanche, l'industrie de défense russe semble incapable de produire en nombre les blindés modernes T-90. Quand au révolutionnaire char T-14 Armata, il n'a été vu que sur la place Rouge, et pas en Ukraine.

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