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Inde: un journaliste musulman accusé de terrorisme libéré sous caution après deux ans de détention

En Inde, un journaliste musulman emprisonné depuis plus de deux ans vient d’être libéré sous caution. Siddique Kappan a été arrêté en 2020 alors qu’il se rendait en reportage pour couvrir le viol collectif et le meurtre d’une femme de basse caste, une histoire embarrassante pour le pouvoir.

Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis

« Le journalisme n’est pas un crime », lance Siddique Kappan à sa sortie de prison, dans un sourire fatigué, mais combatif. Il vient de passer 850 jours en détention provisoire, dans des conditions sanitaires difficiles, pour avoir fait son métier, dit-il.

Une action violente ?

Arrêté alors qu'il se rendait en reportage pour couvrir le viol collectif suivi du meurtre d'une jeune femme, la police avait accusé ce journaliste musulman de préparer une action violente au nom d’un groupe islamiste, et aurait obtenu des confessions de militants et des messages WhatsApp pour le confirmer. Des preuves trop faibles pour ces accusations de sédition et terrorisme, selon les juges indiens, qui l’ont libéré sous caution.

Pour Kunal Majunder, représentant en inde du Comité pour la protection des journalistes, ce cas est emblématique de la répression actuelle. « Les lois sécuritaires sont massivement utilisées contre les journalistes aujourd’hui. L’année dernière, nous avons atteint un record historique de huit journalistes emprisonnés en Inde, et presque tous étaient accusés de terrorisme, détaille-t-il. Cela est une manière de les effrayer et de les contrôler, et vise surtout ceux qui réalisent des enquêtes critiques concernant les minorités religieuses ou de castes ».

Faire taire les journalistes qui dérangent

La loi antiterroriste est l’une des plus sévères en Inde, car elle oblige l’accusé de prouver qu’il n’est pas coupable des faits reprochés avant d’être libéré sous caution, ce qui prend des années. L’État indien a ainsi de plus de en plus recours aux lois antiterroristes pour faire taire les journalistes qui dérangent.

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