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Iran: quand des athlètes s’émeuvent de la situation dans leur pays

Des voix s’élèvent dans le monde du sport iranien pour dénoncer la répression de manifestations qui font suite à la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, après son arrestation par la police des mœurs iranienne.

« Il est crucial pour nous de sensibiliser davantage la population mondiale et de répandre notre voix en donnant au monde une vision claire de la brutalité systématique exercée par le régime islamique d'Iran. » Kimia Alizadeh, première médaillée olympique de l’histoire de son pays, est montée au créneau ces derniers jours sur Instagram. Celle qui avait décroché le bronze en taekwondo à Rio en 2016 avait ensuite renoncé à défendre les couleurs iraniennes aux Jeux de Tokyo 2021, ralliant l’équipe des réfugiés. Alizadeh est toutefois l’une des rares olympiennes à afficher ostensiblement sa colère sur les réseaux sociaux, après la mort de Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans arrêtée par la police des mœurs à Téhéran le 13 septembre et décédée le 16 septembre à l’hôpital.

« Je n'ai pas peur d'être évincé »

La handballeuse Razieh Janbaz, elle, a décidé de dire « au revoir à l'équipe nationale ». Dans un long message sur Instagram, la joueuse s'exprime sur la censure, ses tourments passés et présents : « Maintenant, je suis triste pour mon Iran, je suis une manifestante, ma voix est plus forte à côté celles de mes frères et sœurs, et nous voulons gérer la situation, nous voulons être entendus, nous, les enfants d'Iran, avons une religion, et le Dieu que nous adorons n'a jamais dit que les innocents et ceux qui protestent contre cette situation doivent être tués... »

Le décès de Mahsa Amini et les événements qui s’en sont suivis ont également fait sortir de ses gonds le très populaire footballeur Sardar Azmoun. Dans une story Instagram depuis effacée, l’attaquant du Bayer Leverkusen a défié les autorités iraniennes : « La punition ultime est d'être expulsé de l'équipe nationale, ce qui est un petit prix à payer pour même une seule mèche de cheveux d'une femme iranienne. Ça ne sera jamais effacé de notre conscience. Je n'ai pas peur d'être évincé. Honte à vous d'avoir si facilement tué le peuple et vive les femmes d'Iran. » Avant un match de préparation face au Sénégal, durant l’hymne national, Azmoun et ses coéquipiers ont revêtu une parka noire recouvrant le maillot de la sélection iranienne (Team Melli).

Soutien des légendes du foot iranien

Les manifestants qui réclament le soutien du Team Melli peuvent aussi compter sur l'aura de l'ancien attaquant international Ali Karimi. Ce dernier a multiplié les messages envers les manifestants, sur Twitter : « Lorsque j'ai regardé certaines des vidéos, j'ai vu des femmes voilées accompagner les gens dans les manifestations. Je voulais dire merci. Nous n'avons aucun problème avec les vêtements et les croyances des autres et nous sommes ensemble, côte à côte pour l'Iran. »

Ali Daei, autre légende du football iranien, qui a marqué 109 buts en 149 matches avec l’équipe nationale, s’est également ému : « Au lieu de la répression, de la violence et de l'arrestation du peuple iranien, résolvez leurs problèmes ! »

La mort de Mahsa Amini a déclenché des manifestations au cours desquelles « environ 60 personnes ont été tuées » depuis le 16 septembre, selon un dernier bilan donné par l'agence de presse iranienne Fars. L'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a elle parlé lundi d'« au moins 76 morts ».