Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Israël: 30 détenus administratifs palestiniens en grève de la faim

Trente prisonniers palestiniens – dont l’avocat franco-palestinien Salah Hammouri – ont commencé dimanche 25 septembre une grève de la faim collective et reconductible. Un moyen pour eux de protester contre leur détention administrative dans les prisons israéliennes.

Avec notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard

Ce sont 30 prisonniers, tous en détention administrative, parfois enfermés depuis plus d’un an, sans inculpation ni jugement, souvent sans savoir quels sont les charges contre eux. Si cette pratique n’est pas illégale selon le droit international, c'est son utilisation par les autorités israéliennes qui pose problème. Elle est « systématique, arbitraire et reconductible indéfiniment », explique Milena Ansari, chargée de plaidoyer pour l’ONG Addameer.

« On voit aussi que ce sont principalement des anciens prisonniers qui sont ciblés par cette procédure de détention administrative, indique-t-elle. Ils sont arrêtés, détenus, d’après des "informations secrètes", avec l’idée selon laquelle ils pourraient être "une future menace pour la sécurité de l’État d’Israël" et, en tant que mesure préventive, ils doivent être arrêtés ».

Plus de 750 Palestiniens sont détenus administratifs

C’est le cas pour 80% des détenus qui se joignent à cette grève de la faim, comme Salah Hammouri, avocat franco-palestinien et défenseur des droits de l’homme, qui a passé sept ans en prison, ou Asem Al-Ka’bi, libéré après 18 ans de prison, de nouveau en détention administrative moins d’un an après. Ces grèves de la faim, malgré leurs conséquences sur les corps des détenus, sont un moyen de faire pression.

« Évidemment, nous ne souhaitons cela à aucun Palestinien, mais ces derniers n’ont aucune autre forme ou moyen de faire entendre leur opposition à cette pratique, affirme Milena Ansari. Même nous, en tant qu’avocats, nous nous sentons inutiles dans la plupart du temps, et la communauté internationale, malheureusement, ne prend pas de position ferme contre ces détentions administratives ».

Et selon les observateurs, le recours à cette pratique ne fait qu’augmenter depuis mai 2021. Au total, plus de 750 Palestiniens – dont six enfants et deux femmes – sont des détenus administratifs.