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Israël: le secrétaire d'État Antony Blinken réitère la ligne américaine sur le Proche-Orient

Le chef de la diplomatie américaine était à Jérusalem, ce lundi 30 janvier. Antony Blinken appelle Israéliens et Palestiniens « à prendre des mesures urgentes pour un retour au calme ». Sa visite intervient dans un contexte sécuritaire très dégradé, après plusieurs jours de violences meurtrières et des victimes dans les deux camps.

De notre correspondant à Jérusalem,

C'est une visite en deux étapes : d'abord des entretiens avec les Israéliens, ensuite avec les Palestiniens. Antony Blinken a ouvert le dialogue et tente désormais d'éteindre les braises.

Tête-à-tête ce lundi après-midi avec le Premier ministre de l'État hébreu. Puis conférence de presse conjointe. L'envoyé de Washington connaît bien Benyamin Netanyahu. Mais c'est son entourage qui l'inquiète.

►À relire : Au Proche-Orient, Antony Blinken appelle Israéliens et Palestiniens à ne pas « attiser les tensions »

Benyamin Netanyahu s'est allié avec l'extrême droite. Ce sont des suprémacistes juifs, racistes et ouvertement annexionnistes qui gouvernent Israël depuis fin décembre. « Les juifs sont partout chez eux ici », clament-ils fièrement. Comprendre : il n'y a pas de place pour la Palestine, toute la terre appartient à Israël.

Alors, le diplomate en chef américain a fait un rappel tout en douceur. Pas question de froisser son hôte. Voici les principes auxquels est attachée l'administration de Joe Biden, dit Antony Blinken :

  • La solution à deux États ; un État israélien et un État palestinien.
  • Le statu quo historique autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem ; seuls les musulmans peuvent y prier.
  • Les Palestiniens et les Israéliens doivent pouvoir jouir des mêmes droits, en termes de liberté, de sécurité, de justice et de dignité.

Sur la situation en Israël

Pas de réaction du Premier ministre israélien à ces propos. Les États-Unis ont beau être le plus grand allié d'Israël, son plus grand soutien militaire et diplomatique, l'État hébreu se laisse rarement dicter sa conduite. Il agit selon son propre agenda.

De toute façon, Antony Blinken le sait : il n'est pas en mesure d'imposer quoi que ce soit. Sa principale mission lors de cette visite, c'est de calmer le jeu. Washington redoute un embrasement total. Alors, il faut discuter, négocier. Les États-Unis cherchent aussi et surtout à renouer le dialogue avec Benyamin Netanyahu.

Les Américains s'inquiètent également de la tournure des évènements en Israël, sur le plan politique. Quel avenir pour la démocratie et l'État de droit en Israël ? Depuis son arrivée au pouvoir, l'extrême droite a lancé des réformes dans plusieurs secteurs. Elle s'attaque au marteau et au burin à la justice et aux médias publics, notamment.

Les nouveaux alliés de Benyamin Netanyahu souhaitent les pleins pouvoirs pour le politique. Une justice sous tutelle. Des magistrats aux ordres. Le gouvernement veut également museler toute voix dissonante, en supprimant l'audiovisuel public.

Dans la presse israélienne, certains hauts responsables américains s'inquiètent : « Notre principal argument pour défendre Israël sur le plan international, c'est que l'État hébreu est une démocratie. » Si cette démocratie devait s'effondrer, que resterait-il ? Pas d'inquiétude, rassure Benyamin Netanyahu lors de sa conférence de presse conjointe avec Antony Blinken : « Israël est une démocratie solide », dit-il.

Good to meet with Israeli Prime Minister @netanyahu today in Jerusalem. We have an ironclad commitment to Israel’s security and look forward to working with the Prime Minister in support of the interests and values our nations have long shared. pic.twitter.com/ZEB8kd4rTO

— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) January 30, 2023

L'inévitable dossier iranien

Les deux hommes ont également parlé de sécurité régionale et de la menace iranienne. La République islamique d'Iran est le cauchemar des Israéliens. Elle constitue, pour eux, une menace existentielle. L'administration américaine l'a reconnu : l'accord sur le nucléaire iranien est mort et enterré.

Les Israéliens, partisans de la manière forte, qui ne croyaient de toute façon pas au dialogue avec les mollahs, cherchent à convaincre les États-Unis de passer avec à l'action contre Téhéran. L'État hébreu rêve de constituer une coalition militaire, avec les grandes puissances occidentales et ses nouveaux alliés dans le Golfe, pour attaquer l'Iran.

►Lire aussi : Iran : une opération israélienne derrière l’attaque par drone à Ispahan ?

De source diplomatique, Israël ne dispose pas seul de l'armement nécessaire, et notamment de missiles perforants pour cibler les installations nucléaires souterraines iraniennes. Ils ont donc besoin de l'allié américain. Mais pour le moment, Washington rejette ce scenario.

Durant cette visite à Jérusalem, Antony Blinken a évidemment abordé ce sujet avec les responsables israéliens. Mais l'urgence du moment est de mettre un terme aux violences ici, et tenter de sortir le conflit israélo-palestinien de l'impasse dans laquelle il se trouve.

Antony Blinken rencontrera ce mardi Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, à Ramallah.