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Israël: Netanyahu promet une réponse «forte» dans un contexte très tendu

Après un week-end meurtrier, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, promet une « réponse forte, rapide et précise ». Le ministre extrémiste de droite Itamar Ben-Gvir demande quant à lui la peine de mort pour les auteurs d'attentats, ainsi que des armes pour les civils israéliens. Et dans le même temps, les manifestations contre la réforme judiciaire se poursuivent en Israël.

Une minute de silence, des bougies allumées à la mémoire des victimes de l'attentat de la synagogue de Neve Yaakov, à Jérusalem-Est, des prières, et nettement moins de participants que les semaines précédentes.

À Jérusalem, face à la résidence du président israélien, Yaïr Lapid, le chef de l'opposition est venu rendre hommage aux sept morts de l'attaque de vendredi soir, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.

Nous nous présentons en tant que peuple uni face au terrorisme. Le gouvernement doit décider s’il veut lutter contre le terrorisme ou contre la démocratie israélienne.

Les organisateurs de ces rassemblements avaient hésité, avant d'opter finalement pour des manifestations plus silencieuses. Pour Yonatan Alexander, entrepreneur en high-tech, c'est le bon choix.

Je pense que c'était une bonne idée de venir ce soir quand même, dans le silence comme on l'a vu, sans musique, sans haut-parleur... Avec des bougies bien sûr ; marquer le fait que nous sommes de tout cœur avec tous ceux qui sont dans la peine en ce moment. Mais la vie du pays continue malgré tout.

En tout, ce sont des dizaines de milliers d'Israéliens qui ont manifesté cette semaine encore dans les grandes villes du pays contre la réforme du système judiciaire en Israël.

►À relire : Israël-Palestine : la spirale de la violence semble être relancée

« Nous sommes ceux qui allons payer le prix »

De Washington à Moscou, de nombreux dirigeants étrangers ont dit leur effroi ce samedi 28 janvier, après les deux attaques successives commises par des Palestiniens qui ont fait sept morts et deux blessés à Jérusalem-Est. Tout en appelant à la retenue.

L'Autorité palestinienne s'est pour sa part abstenue de condamner et a jugé qu'Israël était « entièrement responsable ». Ces violences surviennent après une brusque escalade du conflit israélo-palestinien, après la mort jeudi 25 janvier de neuf Palestiniens dans un raid de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine.

À Jérusalem et en Cisjordanie occupée, l'ambiance est extrêmement tendue. Les Palestiniens craignent le pire, après la promesse de Benyamin Netanyahu « d'une réponse israélienne forte ».

La veille, il y avait aux quatre coins de la Cisjordanie, et dans la bande de Gaza, un concert de klaxons et de feux d'artifices, ceux de certains Palestiniens célébrant l'attaque. D'autres, au contraire, n'ont absolument pas le cœur à se réjouir. Ils parlent d'une société blessée, cassée, qui en arrive à célébrer la mort de cette manière.

►Réécouter : « Si on ne voit pas la dimension politique, les violences vont continuer »

« Les vies humaines devraient être égales »

Mohammad Hassouneh a 35 ans. Il habite à Ramallah. Il craint déjà la répression qui arrive, conséquence directe de cette attaque.

Nous sommes ceux qui allons payer le prix : Israël aura besoin de faire couler encore plus de sang après cette attaque. Et le seul moyen de stopper tout cela, c'est de mettre fin à cet apartheid dans lequel nous vivons. Que voulez-vous attendre d'un enfant qui a vécu toute sa vie sous occupation ? Pensez-vous qu'il vous amènera des fleurs ? Non. Ils ne savent même pas à quoi ressemblent les fleurs.

Il évoque le double standard des médias ou de la communauté internationale, qui ne s'intéressent à la situation, dit-il, que lorsque des Israéliens sont tués. Il parle de la trentaine de Palestiniens, dont des civils, morts depuis le début de l'année.

Si vous comparez et regardez les chiffres, c'est suffisant pour que vous compreniez la réalité. Le gouvernement israélien peut tuer autant de Palestiniens qu'il veut. En silence, et avec une impunité totale. Personne ne les stoppera, personne ne les sanctionnera et personne ne fera un geste contre Israël. C'est vraiment dévastateur. Je pense que les vies humaines devraient être égales, mais je ne vois pas ça.

Il le précise, son espoir ne réside ni dans la communauté internationale, ni dans des gouvernements, mais dans la société civile. « Nous, Palestiniens, c'est ça qui nous tient en vie », ajoute-t-il.

RFI