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Israël: un accord en vue avec le Liban sur le tracé des frontières maritimes

Les détails doivent encore être peaufinés, mais le projet de médiation américaine sur le tracé des frontières maritimes entre Israël et le Liban et exploitation des gisements de gaz pourrait bientôt avoir force d'accord entre les deux pays. Une première... Mais tout n'est pas joué, car cet accord devient maintenant un des enjeux de la campagne électorale israélienne à 15 jours des nouvelles législatives.

Pour le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, l’accord qui se dessine « protège » et « renforce » les intérêts d'Israël. Les Israéliens se montrent encore très discrets sur la teneur de la proposition de médiation, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.

Mais, selon les médias israéliens, ils ne s’opposent pas au tracé de frontières maritimes qui permettra au Liban d’exploiter le gisement de Qana bien qu’il dépasse la future ligne de démarcation entre les deux pays. Une exploitation qui sera réalisée par l’intermédiaire du groupe français Total qui devra verser à Israël des royalties. Le gisement de Karish, lui, restera sous le giron israélien et son exploitation pourrait débuter dans les semaines qui viennent.

Plusieurs experts estiment que cet accord pourrait permettre également de calmer les relations entre Israël et le Hezbollah qui en juillet dernier avait tenté d'attaquer une plateforme gazière à l’aide de drones.

L’ancien Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu accuse de son côté son successeur d'avoir capitulé face aux demandes libanaises. Et il menace tout simplement de ne pas respecter l'accord en cas de victoire aux élections le 1er novembre prochain.

Un vent d’optimisme règne à Beyrouth

Un vent d’optimisme règne à Beyrouth sur un possible accord sur le partage des ressources gazières offshore entre le Liban et Israël. Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a affirmé qu’un accord sur le tracé maritime entre les deux pays pourrait être signé « avant la fin du mandat du président Michel Aoun », le 31 octobre. Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a qualifié d'« étape très importante » la réception par le Liban de la proposition écrite du médiateur américain Amos Hochstein sur la démarcation de la frontière maritime.

La proposition d’accord remise samedi 1er octobre par l’ambassadrice des États-Unis aux dirigeants libanais donne presque entièrement satisfaction aux demandes du Liban. Le texte retient le tracé maritime dit de la ligne 23, revendiqué par Beyrouth, et lui accorde la totalité du champ gazier de Qana, dont une partie se situe au sud de cette ligne, c’est-à-dire du côté israélien.

L’exigence des compensations financières versées à Israël par le Liban en contrepartie de cette concession a été abandonnée. Un compromis a été trouvé au sujet des impératifs sécuritaires d’Israël. Une superficie de 8 kilomètres carrés située au nord du tracé maritime, c’est-à-dire du côté libanais, sera surveillée par la force navale de l’ONU déployée au large du Liban, tout en restant sous souveraineté libanaise.

Le texte de l’accord sera examiné lundi 3 octobre par le président Michel Aoun, le Premier ministre Nagib Mikati et le chef du Parlement Nabih Berry.

Si le Liban et Israël donnent leur accord, le document sera signé séparément par les dirigeants des deux pays et paraphé par les États-Unis et l’ONU.

L'exploitation de la zone économique libanaise pourrait alors commencer, ce qui offrirait au Liban, frappé depuis quatre ans par une crise sans précédent, des perspectives financières intéressantes.

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