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Issei Sagawa, le sinistre «Japonais cannibale», est mort

Surnommé le « Japonais cannibale » pour avoir assassiné et mangé en partie une étudiante hollandaise à Paris en 1981, Issei Sagawa est décédé d'une pneumonie à 73 ans. Jugé dément, il avait bénéficié d'un non-lieu et avait été placé dans un hôpital psychiatrique en France avant d'être libéré en 1985 et rapatrié au Japon.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles  

Son crime avait inspiré horreur et fascination dans le monde entier. Issei Sagawa étudiait la littérature comparée à l'université de la Sorbonne à Paris, lorsqu'en juin 1981, il avait invité dans son studio sa camarade hollandaise Renée Hartevelt, l'avait abattue d'un coup de carabine. Puis, après l'avoir violé, découpée à la scie électrique avant de consommer des parties de son corps trois jours durant. Des photos du dépeçage avaient parues dans la revue Photo.

« Manger cette fille, c'était une expression d'amour. Je voulais sentir en moi l'existence d'une personne que j'aime », avait-il confessé après son arrestation. Des experts attestant de sa maladie mentale, il avait bénéficié d'un non-lieu et avait été interné en France puis au Japon avant de recouvrer la liberté en août 1985, sans réel suivi psychiatrique.

Honte et fascination

Au Japon, le crime avait suscité embarras et émotion. La honte avait rejailli sur tout le pays, lui faisant perdre la face. Les Japonais ont souvent le sentiment, surtout à l'étranger, de représenter le Japon collectivement. Ils ont du mal à adopter une approche plus individualiste, à se persuader que le geste de Issei Sagawa était celui d'un malade mental. Comme il s'en trouve dans toute société.

Pour l'écrivain Juro Kara qui consacra un roman, La lettre de Sagawa, à ce crime couronné du Goncourt japonais, Issei Sagawa avait un complexe vis-a-vis de l'Occident. Ses lettres révélaient des obsessions morbides, nécrophiles et cannibales depuis longtemps.

À son retour au Japon, Issei Sagawa était devenu une star des médias. Il apparaissait à la télévision, avait publié plusieurs best-sellers comme Cannibale ou J'aimerais être mangé, et avait dessiné un manga racontant son crime.

Deux anthropologues ont aussi réalisé en 2018 un documentaire sur lui. « C'est simplement mon fantasme. Je ne peux rien dire de plus précis », déclarait l'intéressé dans le film, indiquant ne pas pouvoir expliquer son acte. Il décrivait son « obsession » comme « impossible à contenir », déclarant : « je voulais manger des fesses plus que tout au monde ».

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