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L'Irak et l'Iran célèbrent Norouz dans deux ambiances différentes

En Iran, la population célèbre Norouz, le nouvel an du calendrier persan, dans un contexte économique morose et tendu après six mois de contestation qui ont fait entre 300 et 500 morts, alors qu'en Irak, on fait la fête en famille. 

En Iran, le nouvel an Norouz correspond à l’arrivée du printemps et met le pays à l'arrêt total pendant deux semaines. Des millions d’Iraniens ont pris la route pour se rendre à la mer Caspienne dans le nord ou dans différentes régions du pays. Téhéran se vide et ne connaît plus les embouteillages monstres que les habitants doivent affronter tous les jours. Les écoles vont reprendre le 4 avril prochain et les administrations sont fermées pendant une semaine. 

À écouter: Iran: pour Norouz, l'ambiance n'est pas vraiment à la fête

Les Iraniens fêtent le nouvel an alors que l’inflation dépasse les 50% et atteint 70% pour les produits de consommation courante, rappelle Siavosh Ghazi, correspondant de RFI à Téhéran. Pour beaucoup, il devient difficile d’acheter de la viande ou différents produits comme des pistaches, devenues trop chères pour beaucoup de familles.

Contrôler l'inflation

D’ailleurs, dans leurs messages pour le nouvel an, le guide suprême iranien et le président Ebrahim Raissi ont affirmé que le contrôle de l’inflation et la hausse de production étaient les deux objectifs du pouvoir pour la prochaine année.Cette année, les festivités de Norouz coïncident avec le mois de Ramadan, durant lequel il est interdit de manger ou boire en public durant la journée. Mais selon les règles religieuses, lorsqu’on est en voyage, on peut ne pas respecter ces obligations.

De l'autre côté de la frontière, à Erbil, capitale du Kurdistan d'Irak, les premiers deux d'artifices éclairaient le ciel à l'occasion du réveillon. Et les rues sont bondées. 

Le printemps du Kurdistan

« Ça fait un mois qu’on prépare nos tenues et celles de nos enfants. Le tout, fabriqué de nos propres mains. On prépare les menus. On planifie nos repas avec nos proches, avec nos familles, bref, on s’organise. Ce soir, vous le voyez, on fait un grand feu dans la ville et demain, on prend la voiture et on va pique niquer », indique une femme, vêtue d'une tenue traditionnelle, au micro de Théo Renaudon, notre correspondant au Kurdistan d’Irak. « Chaque ville, chaque région a son propre motif, ça représente le printemps du Kurdistan », poursuit-elle. 

Il y a plein de vendeurs ambulants, qui vendent des barbes à papa, des ballons, des jouets pour les enfants. Des drapeaux kurdes aussi, beaucoup. À cette occasion, des milliers de kurdes vont quitter les villes pour rejoindre les montagnes verdoyantes du Kurdistan. « Cette année, le ramadan arrive juste après Norouz alors on a seulement quelques jours pour fêter le nouvel an. On fait la fête, et puis après des piques-niques, on va dans la nature qui vient de se renouveler après l'hiver », conclut un homme.

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