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La Bolivie et le Chili mettent fin à leur différend sur le fleuve Silala

Après six ans de procédure, la Cour Internationale de Justice a rendu son verdict dans le différend, aggravé par le changement climatique, qui opposait le Chili à la Bolivie concernant les eaux du fleuve Silala qui prend sa source en Bolivie et passe par le Chili.

 « Il ne fait pas de doute que le Silala est un cours d'eau international », a indiqué la Cour Internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU, soulignant que les deux pays « l'ont reconnu comme tel ». « Demande sans objet », a répété la présidente de la Cour internationale de justice lors de l’énoncé de l’arrêt.

En effet, après plusieurs années de confrontation juridique, les positions du Chili et de la Bolivie se sont rapprochées, rapporte notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle. Il n’y a donc pas de raison pour le tribunal de trancher sur les sujets qui font aujourd’hui l’unanimité, comme le statut de fleuve international.

Un point en particulier satisfait le ministre des Affaires étrangères bolivien : la possibilité désormais pour la Bolivie de détruire des canaux construits au siècle dernier, sur son territoire, par une entreprise chilienne, pour dévier les eaux du fleuve. Côté chilien, c’est un verdict « solide », a déclaré le président Gabriel Boric qui assure une sécurité juridique au pays.

Tourner la page

Les relations entre les deux pays sont suspendues depuis 1978 en raison du différend frontalier sur l'accès à la mer. Si le conflit concernant ce fleuve est ancien, la tension monte en 2016 lorsque le président bolivien Evo Morales accuse le pays voisin de « voler les eaux du Silala ». Le Chili, souffrant de sécheresse, réagit en poursuivant la Bolivie devant la Cour Internationale.

Mais depuis, les relations entre les deux pays se sont apaisées. Evo Morales n’étant plus au pouvoir, les autorités des deux pays ont montré leur intention de laisser ce conflit derrière eux. « Nous pouvons nous concentrer sur ce qui nous unit et non sur ce qui nous sépare », a déclaré le président chilien Gabriel Boric. La représentante chilienne devant la CIJ, Ximena Fuentes, a déclaré que les voisins pouvaient désormais « tourner la page » et approfondir leur coopération sur les ressources en eau.

Conséquence du changement climatique

Le Silala prend sa source dans les zones humides de haute altitude de la Bolivie et traverse la frontière avec le Chili sur environ huit kilomètres. Le Chili a convoqué son voisin sud-américain devant la CIJ en 2016, demandant au tribunal de déclarer le Silala « cours d'eau international » et de lui conférer les mêmes droits que la Bolivie sur ses eaux.

Au départ, la Bolivie s'était « catégoriquement opposée » à la requête du Chili, considérant que le Silala avait été dévié artificiellement par le Chili du fait d'un système de canaux construits pour recueillir l'eau des sources. La Bolivie réclamait alors une compensation financière à son voisin.

► À lire aussi : Conflit frontalier Chili/Bolivie: plaidoiries à la CIJ autour des eaux du Silala

En avril 2022, Ximena Fuentes avait jugé la requête bolivienne « absurde », précisant que face aux conséquences du changement climatique mondial et à la raréfaction de l'eau douce, « les pays sont appelés à coopérer dans la gestion efficace des ressources en eau partagées ».

En raison du changement climatique, le Chili traverse une « méga sécheresse » depuis 13 ans, la pire depuis plusieurs centaines d'années. En Bolivie, le Pantanal – la plus grande zone humide du monde qui s'étend également sur le Brésil et le Paraguay – connaît pour sa part sa pire sécheresse depuis une cinquantaine d'années.