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La cheffe de la diplomatie française se rend à Riyad à la recherche de soutien

La ministre française des Affaires étrangères est à Riyad, ce jeudi 2 février. Catherine Colonna se rendra ensuite à Abou Dhabi, vendredi. Objectif : renforcer les partenariats avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis dans un contexte d'instabilité.

Pour sa première visite dans le golfe Arabo-Persique, Catherine Colonna a choisi deux alliés de la France, dont les dirigeants ont été reçus à l'Élysée en juillet dernier et dont elle cherche actuellement le soutien.

Pour décrire les liens qui existent avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, Paris parle de « partenariat très fort », et même d'« amitié ». Une chaleur que la France souhaite utiliser pour apaiser les tensions régionales.

La République islamique d'Iran, coupable de « politiques déstabilisatrices » selon une source diplomatique française, est tout d'abord pointée du doigt pour ses travaux d'enrichissement d'uranium, le développement d'un arsenal de missiles déployés dans d'autres pays du Moyen-Orient, et de drones, désormais vendus à la Russie pour ses opérations en Ukraine.

►Écouter aussi : Catherine Colonna : « Il faut aider l'Ukraine à reconquérir ce qu'elle doit reconquérir »

Face à Téhéran, Paris prône à la fois la fermeté et le dialogue. La menace iranienne « nous impacte directement en Europe », note la même source diplomatique. Mais la France veut aussi encourager la reprise des négociations entre l'Arabie saoudite et l'Iran.

L'autre inquiétude française concerne le Liban, un pays sans président et sans gouvernement de plein exercice alors qu'il « sombre dans le chaos », estime le Quai d'Orsay. Là aussi, le soutien de Riyad, qui jouit d'une influence importante au Liban, tant sur le plan politique qu'en matière de soutien humanitaire, se révèle essentiel.

Et pour éviter l'effondrement du pays du Cèdre, « il est important que les pays du Golfe s'investissent plus largement », estime la diplomatie française.

Une amitié qui fait grincer des dents

La proximité affichée par la France avec l'Arabie saoudite irrite, du côté des défenseurs des droits humains. Deux ONG ont notamment pointé l'accélération du recours à la peine de mort et à la torture par la monarchie du Golfe.

Le nombre d'exécutions a doublé en Arabie saoudite, selon l'organisation britannique Reprieve et l'Organisation saoudienne européenne pour les droits de l'homme. Depuis l'arrivée au pouvoir en 2015 de l'actuel roi Salman et de son fils Mohammed, Riyad est passé d'une moyenne de 71 exécutions par an à 129. L'année dernière, 147 personnes ont été exécutées.

La directrice de l'ONG Reprieve dénonce le recours à la peine de mort pour broyer la liberté d'expression dans le pays. Les réformes menées par le prince Mohammed ben Salman sont mises en avant par les autorités sur la scène internationale. Elles sont cependant accompagnées d'une répression implacable contre toute dissidence politique, selon les militants des droits humains.

Le rapport dénonce également le recours à des tortures systématiques, dont les mineurs ne sont pas épargnés, ainsi que la violation des procédures, ce qui implique donc des procès inéquitables.

La ministre française des Affaires étrangères a annoncé que l'Iran serait l'un des principaux sujets de discussion avec son homologue saoudien. Il sera sûrement question aussi des négociations sur le nucléaire. Difficile, cependant, d'imaginer une discussion sur les droits de l'homme.