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La réforme des retraites arrive dans une Assemblée nationale chauffée à blanc

Ce lundi marquait l’arrivée de la réforme des retraites en séance publique à l’Assemblée nationale. À la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, le gouvernement a dû faire face à une situation très tendue dans l’hémicycle.

Accusations de « magouilles », huées et suspension de séance : le coup d'envoi des débats sur la réforme des retraites s'annonçait chaud. Il s'est révélé brûlant. Tout l'après-midi, les oppositions ont ferraillé autour du projet gouvernemental, qui prévoit un recul de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans.

« Une réforme d'équité et de progrès qui répartit l'effort de manière juste », a affirmé le ministre du Travail Olivier Dussopt, traité de « vendu » par la gauche. À sa suite, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal est monté au créneau contre les opposants au projet, les appelant à choisir entre « intérêt général » et « intérêt électoral ». 

Par 292 voix contre 243, et 3 abstentions, les députés ont ensuite repoussé une motion de rejet de l'ensemble du projet de loi portée par les Insoumis. Puis une motion du groupe RN demandant un référendum a été rejetée par 272 voix contre 101. Lors de ce vote, la gauche a déserté l'hémicycle pour dénoncer une « mascarade » car ses élus souhaitaient qu'une autre motion soit soumise au vote : celle qu'elle avait signée, ou celle initiée dans la journée par le petit groupe indépendant Liot.

Dès le début de la séance, la députée Insoumise Mathilde Panot, le communiste André Chassaigne et encore Charles de Courson (Liot) avaient dénoncé « un déni de démocratie » dans la mise aux voix de la seule motion RN. La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet n'ayant pas donné suite à leurs demandes, les oppositions avaient bruyamment protesté, provoquant une brève interruption de séance.

Une concession qualifiée de « rustine »

Les deux semaines prévues d'examen s'annoncent à haut risque sur cette réforme phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée. À l'approche de deux journées d'action, mardi et samedi, à l'appel de l'intersyndicale, la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne a reconnu encore dimanche que le recul de l'âge légal représentait « un effort collectif ». Dans une concession de dernière minute, elle a annoncé que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à la retraite à 63 ans, une extension du dispositif carrières longues.

Ce geste sera-t-il suffisant pour obtenir les voix, cruciales, de la droite ? Non, pour Aurélien Pradié notamment, qui épingle une « tromperie » et demande d'aller plus loin pour ceux ayant commencé à cotiser tôt. Marine Le Pen raille une « négociation de marchands de tapis » entre le gouvernement et la droite. Côté syndicats, l'effort de Mme Borne n'a pas convaincu: une « rustine » qui « n'est pas la réponse » attendue « à la mobilisation massive constatée », dénonce Laurent Berger, patron de la CFDT.

Les journées de mobilisation des 19 et 31 janvier ont déjà réuni chaque fois plus d'un million de manifestants selon la police, plus de deux millions selon les organisateurs. Alors que les vacances scolaires ont commencé pour la zone A, le trafic sera fortement perturbé ce mardi à la SNCF et la RATP. Pour la quatrième journée de mobilisation samedi, début des congés de la zone B, les syndicats de la SNCF ont décidé de ne pas appeler à la grève pour ne pas pénaliser les voyageurs.

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(Avec AFP)