Selon des documents rendus publics par le département d’État américain, la Russie a dépensé au moins 300 millions de dollars depuis 2014 pour influencer des élections via des partis politiques et des candidats.
À quelques semaines des élections de mi-mandat, le département d'État américain a rendu public, encore une fois, une enquête de ses services de renseignement. Ce document analyse l'étendue des tentatives d'ingérences de la Russie dans des élections étrangères. Le rapport soutient qu'au moins 300 millions de dollars ont été discrètement transférés depuis 2014 à des partis politiques et des candidats.
Une vingtaine de pays sont concernés comme l’Albanie, le Monténégro, la Bosnie, mais aussi Madagascar et l’Équateur. Le document ne cite pas le nom des pays, mais plusieurs d'entre eux filtrent dans les journaux américains citant de hauts responsables du département d'État.
Liquide, cryptomonnaie ou cadeaux luxueux
Le système aurait été mis en place par la Russie sur tous les continents pour accroître son influence et façonner le paysage politique au-delà de ses frontières. Et le chiffre annoncé est sous-estimé, estiment des responsables américains, car il ne s'agit que de sommes officiellement tracées.
Ces sommes auraient été versées en liquide, cryptomonnaies ou sous forme de cadeaux luxueux, acheminés discrètement via certaines ambassades ou via un système complexe de contrats fictifs, de sociétés-écrans, voire avec l'aide de groupes criminels.
Bruxelles est aussi présenté comme un centre opérationnel pour financer des candidats d'extrême droite via des fondations ou des think tank.
Le rapport ajoute que Moscou s'apprêterait à verser « au moins des centaines de millions » de dollars de plus, prévient ce rapport, qui avait été commandé par l'administration Biden cet été. Il a été transmis, avec des recommandations, à une centaine de diplomates américains à travers le monde, avant d'être rendu public.
Déclassifier des documents, des renseignements, est une mesure inhabituelle, mais déjà utilisée plusieurs fois depuis le début de l'année par la Maison Blanche, pour tenter de contrer l'influence de la Russie et se rapprocher de ses alliés.
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