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La Russie va officialiser l’annexion des territoires ukrainiens occupés

Le président russe Vladimir Poutine va formaliser vendredi 30 septembre à Moscou l'annexion par la Russie de territoires ukrainiens. Une annexion largement dénoncée par la communauté internationale, mais que Moscou a menacé de défendre même avec l'arme nucléaire. La mesure a été annoncée par le Kremlin ce jeudi, à la suite des référendums lancés dans les territoires occupés par les forces pro-russes.

Kiev, soutenu par l'Occident et ses livraisons d'armements, a juré de poursuivre sa contre-offensive qui fait reculer depuis bientôt un mois l'armée russe, contraignant Vladimir Poutine à mobiliser à la hâte des centaines de milliers de civils réservistes.

Le Kremlin accueillera vendredi une cérémonie lors de laquelle l'annexion des régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk (Est), ainsi que Kherson et Zaporijjia (Sud) sera formalisée. « Une cérémonie de signature d'accords sur l'entrée des nouveaux territoires dans la Fédération de Russie se tiendra demain à 15h (12h TU) au Kremlin », a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. « Vladimir Poutine prononcera un discours volumineux lors de cet événement », a-t-il ajouté.

La capitale russe se préparait elle à des festivités pour marquer l'annexion des quatre régions ukrainiennes, qui intervient après des « référendums » condamnés par l'essentiel de la communauté internationale.

La circulation automobile sera ainsi interdite dans une grande partie du centre-ville vendredi, alors qu'un concert sera organisé, selon les médias russes, à l'ombre des murs du Kremlin. Le président russe pourrait y faire une apparition.

Les responsables installés par Moscou dans les régions de Donetsk et Lougansk, Zaporijjia et de Kherson, dans le Sud, sont eux déjà à Moscou depuis mercredi 28 septembre soir, selon les agences de presse russes.

La Chine se montre critique

Confronté à une vaste contre-offensive ukrainienne, la Russie a accéléré le processus d'annexion avec l'organisation à la hâte de « référendums » sous contrôle de soldats armés. Ces votes ont été qualifiés de « mascarade » et de « simulacres » par Kiev et ses soutiens occidentaux. Des images ont été diffusés montrant des hommes armés escortant les votants vers des urnes transparentes, notamment.

Même la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, s'est montrée critique envers une violation de l'intégrité territoriale d'un État souverain. Comme d’autres alliés de Moscou, le Kazakhstan a affiché sa volonté de protéger les Russes fuyant la mobilisation.

► À écouter aussi : Les Russes pris au piège de la guerre

La Russie suit le scénario de l'annexion en 2014 de la Crimée, une péninsule du sud de l'Ukraine: Vladimir Poutine avait alors aussi prononcé un discours en grande pompe sous les ors du Kremlin. L'Ukraine a, elle, dénoncé ces annexions et balayé les menaces de recours à l'arme nucléaire de M. Poutine, poursuivant une contre-offensive dans l'Est et le Sud.

Des « combats significatifs » toujours en cours

Après avoir reconquis l'essentiel du Nord-Est, l'Ukraine semble lancée dans la reprise de Lyman, une ville de la région de Donetsk et important nœud ferroviaire que l'armée russe contrôle depuis mai.

Les forces ukrainiennes restent silencieuses sur les opérations en cours, mais les autorités fidèles à Moscou dans la région ont reconnu des combats difficiles. « L'adversaire entreprend des tentatives régulières d'attaque pour créer les conditions d'un encerclement », a expliqué à la télévision russe un haut responsable de Donetsk, Alexeï Nikonorov.

L'Institut d'étude de la guerre (ISW), un centre de recherche américain, a relevé que « des combats significatifs » étaient en cours dans la zone, et que si l'Ukraine reprenait Lyman cela lui permettrait d'avancer à la fois dans les régions de Donetsk et celle voisine de Lougansk.

Sur le terrain, les bombardements russes continuaient de frapper les villes ukrainiennes, tuant notamment un enfant dans la nuit à Dnipro. Au moins cinq civils ont été tués aussi dans la partie sous contrôle ukrainien de la région de Donetsk.

Les jeunes russes laissent tout derrière : « Toujours mieux que de tuer »

En Russie, la mobilisation de centaines de milliers de civils réservistes pour venir renforcer les lignes russes se poursuivait. Par conséquent, de dizaines de milliers de Russes continuent de prendre la route de l’exode craignant d'être mobilisés.

Un jeune homme d'une vingtaine d'années, arrivée en Mongolie par la frontière terrestre, préfère garder l'anonymat pour expliquer les raisons qui l'ont poussé à fuir la Russie. « C'était très difficile de tout laisser derrière moi. Ma maison, ma patrie, mes proches. Mais c'est toujours mieux que de tuer des gens », dit-il à l'AFP à Oulan-Bator, la capitale.

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(Avec l’AFP)