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«La thérapie antivirale est disponible pour 75% des personnes vivant avec le sida»

Journée mondiale

Texte par : Aram Mbengue

2 mn

Plus de 40 ans après son apparition, le sida reste un problème majeur de santé publique malgré les avancées sur les trithérapies qui permettent aux personnes vivant avec le VIH d'avoir une vie quasi normale. Sharon Lewin, présidente de la Société internationale sur le sida (IAS), explique que s'il n'y a toujours pas de vaccin ou de traitement curatif, des traitements antirétroviraux efficaces existent. L'enjeu est désormais qu'ils soient accessibles à tous. 

RFI : Qu'est-ce qui a changé pour les malades du sida ces dernières années ? 

Sharon Lewin : Le sida est toujours une pandémie mondiale. Il y a 37 millions de personnes vivant avec le VIH, 1,5 million de nouvelles infections et 600 000 décès chaque année. Il y a donc encore un impact très important du VIH dans le monde. Ce qui a changé, c'est la disponibilité de traitements antiviraux qui soignent bien et permettent aux gens d’avoir une espérance de vie meilleure. Et la thérapie antivirale est disponible pour 75% des personnes vivant avec le VIH.

L'enjeu, c'est donc désormais de rendre plus facile l'accès à ces traitements ?

L'objectif de la communauté mondiale est de la rendre accessible à 95% des personnes. Nous n'avons pas de vaccin et nous n'avons pas de remède. Donc une fois que les gens sont sous traitement, ils doivent le suivre tout au long de leur vie. Nous avons d’excellents antiviraux accessibles à 70% des malades du sida. Mais qu'en est-il des 30% restants ? Nous savons qu’ils se trouvent dans des pays où il existe encore de la stigmatisation et de la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH. 

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Quels freins demeurent encore ? 

Je pense que l'accès aux soins est très hétérogène selon les pays. Mais d’une manière générale, dans les pays qui condamnent les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ou qui consomment de la drogue ou les travailleurs du sexe, nous savons que l'accès aux soins de santé y est très difficile parce que les gens sont réticents à cause du manque de considération dont ils font l’objet. C'est probablement le plus grand défi pour l'accès aux soins de santé. Par exemple au Pakistan ou en Indonésie, où l'homosexualité est un délit, nous savons que les infections à VIH augmentent alors que dans le reste du monde, elles diminuent. La discrimination des personnes à risque de VIH en tant que politique sociale instaurée dans ces pays est probablement l'un des plus grands freins pour l'accès aux soins de santé des personnes à risque ou celles vivant avec le VIH.

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