Il y a encore quelques semaines, la Turquie était l’une des portes d’entrée privilégiées en Russie de produits visés par les sanctions internationales. Mais depuis début mars, la Turquie a durci sa politique et n’autorise plus le transit de ces produits vers la Russie.
Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
La Turquie n’applique pas les sanctions internationales, mais elle s’était engagée auprès de ses partenaires à ne pas aider la Russie à les contourner. Or, des produits sous sanctions continuaient de transiter par son territoire. Désormais, les douanes turques ne le permettent plus, confirme Akif Demiral, courtier en douanes à Istanbul : « Quel que soit leur pays de provenance, il est désormais totalement interdit de faire transiter ces produits vers la Russie. La majeure partie passait jusqu’ici par la voie maritime. »
Les nouvelles restrictions douanières ne concernent toutefois pas les biens exportés depuis la Turquie. « Il est donc possible d’importer des biens en Turquie, puis de les réexporter vers la Russie, note Akif Demiral. Les entreprises russes qui veulent procéder ainsi doivent toutefois posséder ou créer une société en Turquie, ou avoir un partenariat avec une société établie en Turquie pour pouvoir exporter. En attendant, les conteneurs s’accumulent dans les ports, ce qui bien sûr augmente les coûts. »
Privées de leur plateforme de transit turque, les entreprises russes cherchent d’autres itinéraires, notamment via le Kazakhstan. Mais comme l’observe Akif Demiral, vu sa position géographique et ses infrastructures logistiques, il ne sera pas simple de trouver une alternative à la Turquie.
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