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Le Pakistan n'a pas d'autre choix que d'accepter les conditions du FMI selon son Premier ministre

Le Pakistan n'aura d'autre choix que d'accepter les conditions fixées par le Fonds monétaire international (FMI) pour le déblocage d'une indispensable aide financière, même si elles « dépassent l'imagination », a annoncé, vendredi 3 février, le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif.

Une délégation du FMI est arrivée mardi à Islamabad pour négocier le versement d'une nouvelle tranche d'aide financière, dans le cadre d'un programme suspendu depuis des mois. Le gouvernement pakistanais a tout fait pour éviter l'amère potion du FMI - qui réclamait la fin des subventions au secteur de l'énergie et des interventions sur le marché des changes, ainsi que la hausse des taxes -, par peur d'en payer le prix dans les urnes lors des élections législatives en fin année. Mais il a finalement dû se rendre à l'évidence.

« Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais simplement dire que notre défi économique est inimaginable. Les conditions du FMI que nous allons devoir accepter dépassent l'imagination. Mais nous devrons les accepter », a déclaré Shehbaz Sharif à la télévision, depuis la ville de Peshawar.

L'économie du cinquième pays le plus peuplé au monde s'est effondrée parallèlement à une crise politique latente, avec une chute de la roupie et une inflation qui atteint des niveaux inégalés depuis des décennies, ainsi que des difficultés récurrentes à rembourser son énorme dette. Les inondations dévastatrices de l'été dernier et une importante pénurie d'énergie ont accentué la pression.

Inflation galopante et réserves de change en chute libre

En janvier, la hausse des prix a atteint 27,55% sur un an, selon le bureau des statistiques, un sommet inégalé depuis mai 1975. Jeudi, la banque centrale du Pakistan a annoncé que ses réserves de change avaient encore chuté, atteignant 3,1 milliards de dollars, soit à peine de quoi couvrir 18 jours d'importations, selon les analystes.

Pendant des mois, Shehbaz Sharif a refusé de se plier aux exigences du FMI, se tournant vers les pays amis du Golfe ou la Chine pour obtenir des prêts à meilleures conditions. Mais les quelques nouvelles aides et facilités de paiement obtenues se sont révélées insuffisantes. Et face au risque que le Pakistan ne se retrouve en défaut de paiement, il a fini par céder sous la pression.

Le gouvernement a finalement accepté de laisser le marché fixer librement le cours de la roupie, la faisant plonger la semaine dernière à un plus bas historique face au dollar. Puis il a augmenté le prix de l'essence, au risque de s'aliéner un peu plus les électeurs. Des concessions qui ont rendu possible la visite du FMI. Les discussions avec l'institution portent sur la reprise des versements d'un prêt échelonné de 6 milliards de dollars, accordé en 2019 et porté ultérieurement à 6,5 milliards. Seulement la moitié de cette somme a pour l'instant été versée.

(Avec AFP)

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