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Le Parlement européen épingle le mégaprojet de TotalEnergies en Ouganda, Kampala se raidit

Kampala a réagi, vendredi 16 septembre, à la résolution adoptée la veille par les eurodéputés qui épingle le mégaprojet d'exploitation pétrolière de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie, en raison notamment de « violations des droits de l'homme » envers les opposants au projet. Le Parlement européen a également réclamé des « compensations adéquates » pour les personnes qui risquent d'être déplacées sur le tracé du projet d'oléoduc de plus de 1 400 km.  

Le président et le Parlement ougandais n'ont visiblement pas l'intention de revoir leurs plans. Yoweri Museveni a promis sur Twitter que le projet se « poursuivrait comme stipulé dans le contrat » passé avec TotalEnergies et le géant pétrolier chinois CNOOC. Et le président ougandais de menacer : « TotalEnergies m'a convaincu de l'idée d'oléoduc ; s'ils choisissent d'écouter le Parlement européen, nous trouverons un autre partenaire avec qui travailler. » 

Yoweri Museveni veut que « dans tous les cas », le « pétrole soit extrait, comme prévu, en 2025 ». Or, dans sa résolution non contraignante, le Parlement européen demande à TotalEnergies de retarder d'un an le projet pour étudier « la faisabilité d'un autre itinéraire permettant de mieux préserver les écosystèmes [...] et les ressources en eau de l'Ouganda et de la Tanzanie ». 

► À écouter aussi : TotalEnergies en Ouganda, un projet pétrolier à l’heure du dérèglement climatique

Le vice-président du Parlement ougandais s'est lui aussi indigné de la prise de position des eurodéputés. Dans un communiqué, Thomas Tayebwa a rappelé que ces projets avaient « été approuvés » par le « Parlement d'un pays souverain ». Il estime que « tout ce qui va à son encontre est un affront à l'indépendance de cette chambre » et que cela ne pouvait « pas être pris à la légère ». 

Au contraire, l'ONG les Amis de la Terre France a estimé que cette résolution envoyait « un signal politique fort » contre les projets Tilenga et EACOP, dont elle juge « les coûts humains, environnementaux et climatiques inacceptables ».

► À écouter aussi : Projet pétrolier en Ouganda: comment TotalEnergies joue maintenant la carte de la transparence