Le Tchad fait face depuis le début de la saison des pluies à des inondations d'une ampleur jamais égalée. Un document des Nations unies parle de 18 des 23 provinces du pays impactées par ce phénomène, qui est dû au réchauffement climatique. Les conséquences sont catastrophiques pour la population.
Au plus fort des inondations, le 22 octobre dernier, le niveau de l'eau était monté jusqu'à 8,9 mètres. C'est plus d'un mètre par rapport au niveau record enregistré en 1961, du jamais vu de mémoire de Tchadien. Les conséquences sont également tout aussi catastrophiques, selon les chiffres rendus publics par les Nations unies.
Quelque 166 000 ménages, soit plus d'un million de personnes qui vivent dans 18 des 23 provinces que compte le Tchad, ont été affectés par ces inondations dues aux pluies abondantes enregistrées cette année, ainsi qu'aux débordements notamment des fleuves Logone et Chari qu'elles ont occasionnées.
Au total, 636 localités ont été touchées dont certaines qui ont totalement disparu, des dizaines de maisons ont été totalement détruites, près d'un demi-million de terres agricoles ont été ravagés, quelque 20 000 têtes de bétail emportées par les eaux cette année. « La situation est catastrophique pour des populations qui étaient déjà confrontées à une insécurité alimentaire chronique », a déploré un cadre tchadien.
Depuis une semaine, une lente décrue s'observe dans le pays, mais des centaines de milliers de personnes sont toujours regroupés sur des dizaines de sites dans la capitale Ndjaména et dans les provinces les plus touchées, le Mayo Kebbi, le Logone Occidental, la Tandjilé ou encore le Mandoul.
Ces sinistrés manquent de tout aujourd'hui. Moins de 30%, des 70 millions de dollars américains nécessaires pour faire face à cette crise ont déjà été financés, à ce jour.
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Mahamat Assileck Halata, ministre tchadien de l'Aménagement du territoire et de l'Urbanisme
François Mazet
