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Le Tribunal mixte pour le Soudan du Sud se fait toujours attendre

Alors que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine se réunit ce mercredi 30 novembre à propos du Soudan du Sud, Amnesty International et un groupe d’organisations sud-soudanaises appellent à accélération de la création du Tribunal mixte pour le pays.

Avec notre correspondante à Juba, Florence Miettaux

Justice, réconciliation et compensation pour les victimes : aucun des trois volets de la justice de transition au Soudan du Sud n’a été mis en œuvre. Toujours pas établi bien que prévu par les accords de 2015 et 2018, le Tribunal mixte pour le pays devait juger les auteurs de crimes commis lors de la guerre civile débutée en 2013 – notamment des atrocités et abus de droits de l’homme.

Pour le révérend James Ninrew, qui préside le Groupe de travail sur la justice transitionnelle au Soudan du Sud, « le manque de volonté politique » et « la peur » des dirigeants sud-soudanais de tous bords expliquent ce retard. « Ils ont peur, car ils pensent que la justice transitionnelle, c’est un tribunal qui va uniquement servir à juger les officiels du gouvernement, et que ceux qui œuvrent à la justice de transition veulent un changement de régime. C’est cette peur qui retarde la mise en œuvre de la justice de transition, estime-t-il. Ce qui nous inquiète beaucoup, c’est pourquoi l’Union africaine est-elle aussi silencieuse ? »

James Ninrew demande à l’UA de « prendre ses responsabilités ». Il voit aussi en ce tribunal un outil de dissuasion face aux violences qui continuent au Soudan du Sud. « L’impunité est la norme au Soudan du Sud. Et si nous n’y mettons pas un terme à travers des mécanismes de justice pour faire rendre des comptes à ceux qui commettent des atrocités, cela va devenir notre culture. C’est important que le Soudan du Sud sorte de ce cycle d’impunité pour que nous prenions un nouveau départ. »

Amnesty International et le Groupe de travail jugent que « la collecte et la conservation de preuves » sont prioritaires. Les organisations recommandent ainsi à l’UA d’entamer ce travail d'enquête, avant même que le tribunal soit opérationnel.

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