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Législatives au Québec: l’immigration et les bourdes du parti sortant dominent la campagne

Alors que la campagne québécoise se termine en vue des élections locales le 3 octobre, la question de l’immigration vole la vedette. Les propos du ministre sortant de l’Immigration, candidat de la Coalition avenir Québec, que les sondages donnent gagnant, ont suscité un malaise au sein de la classe politique car il a affirmé que 80 % de immigrants ne travaillent pas. Une statistique erronée dont il s’est excusé mercredi 28 septembre.

Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas

« 80 % des immigrants [qui] s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français, ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise. » Ces propos du ministre québécois du Travail et de l’Immigration Jean Boulet, lors d’un débat électoral, suscitent un grand malaise au Québec, d’autant plus qu’ils ne reflètent pas la réalité : les immigrants travaillent tout autant que les personnes nées au Canada, et huit sur dix peuvent soutenir une conversation en français.

Le Premier ministre du Québec François Legault, en lice pour un second mandat, a ainsi voulu se dissocier de cette déclaration, en laissant entendre que le candidat ne serait plus ministre de l’Immigration. Questionné sur le nombre d’étrangers que le Québec devrait accueillir, il a indiqué cependant qu’il serait suicidaire pour cette société francophone d’aller au-delà du nombre de 50 000 immigrants par an, car le français est en déclin.

Cette position indigne une de ses adversaires politiques, la libérale Dominique Anglade, elle-même fille d’Haïtiens : « Ce sont des propos qui sont dangereux, parce qu’ils alimentent la peur de l’autre. Ils divisent les Québécois et ils sont faux ! »

La Coalition Avenir Québec, qui brigue un second mandat au pouvoir, n’a rien d’une formation d’extrême-droite. Par contre, la venue potentielle d’un grand nombre d’immigrants pour les besoins en main-d’œuvre inquiète une partie de son électorat, attaché à une certaine image du Québec francophone.

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