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Législatives au Québec: la question identitaire au cœur de la campagne

Les Québécois élisent lundi 3 octobre leur prochain gouvernement et leurs députés. Au début de la campagne électorale, le Premier ministre sortant annonçait vouloir parler d’éducation et de pouvoir d’achat. Pourtant un autre thème, celui de l’immigration, s’est taillé la vedette. Le manque de main-d’œuvre pousse une grande partie des entrepreneurs à réclamer l’arrivée d’étrangers pour occuper des emplois. Dans le même temps, des Québécois s’inquiètent de voir le nombre de francophones diminuer peu à peu.

Avec notre correspondante à Montréal,

La question de la vigueur du français, dans une province dont le poids démographique diminue au sein du Canada, constitue un sujet de discussion incontournable. Une partie de l’électorat voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un trop grand nombre d’immigrants qui pourraient déstabiliser un équilibre déjà fragile. La coalition Avenir Québec, le parti majoritaire qui devrait former le prochain gouvernement, appuie cette position.

Son chef, le Premier ministre sortant, François Legault, ne cache pas son inquiétude face à un modèle d’immigration canadien qu’il juge trop ouvert. Sans se poser comme un nationaliste d’extrême droite, ce centriste défend plutôt l’idée d’un Québec fier de sa culture et de ses traditions. Son gouvernement a d’ailleurs voté une loi qui interdit aux employés du secteur public de porter des signes religieux visibles. 

► À lire aussi : Législatives au Québec: l’immigration et les bourdes du parti sortant dominent la campagne

De quelle façon les Québécois reçoivent-ils ce message ?

Une bonne partie des gens qui habitent loin des grands centres urbains, ou les personnes plus âgées, partagent ce point de vue. En grande partie parce que les nouveaux arrivants élisent domicile à Montréal, et que certains Québécois ne se reconnaissent plus dans des quartiers où la population est très diverse.

Ce qui complique les choses, c’est qu’un parti politique, le Parti Libéral, qui a toujours lutté contre l’indépendance du Québec, s’est fait le porte-parole des minorités nées ailleurs. Insidieusement, cela crée une barrière entre un « nous » majoritaire et francophone, et les autres, censés vivre en vase clos, ne s’adaptant pas à la culture québécoise. 

Voir s’évanouir le rêve d’un Québec indépendant

Selon les statistiques, 8 immigrants sur 10 peuvent soutenir une conversation en français. Par ailleurs, le vieillissement de la population active fait de l’immigration une des solutions possibles pour combler le manque chronique d’employés.

Le danger, c’est peut-être de considérer ces nouveaux arrivants uniquement d’un point de vue économique, sans veiller à leur intégration. L’immigration soulève aussi une question politique. Historiquement, la grande majorité des immigrants s’oppose au projet d’indépendance du Québec ou à sa plus grande autonomie. Accueillir davantage d’étrangers, c’est donc risquer de voir s’évanouir le rêve d’un Québec indépendant.