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Les ex-républiques soviétiques inquiètes après l’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie

Après l’officialisation de l’annexion vendredi 30 septembre par la Russie de quatre régions ukrainiennes, dans la suite de simulacres de referendums, l’inquiétude croit encore dans la plupart des ex-républiques soviétiques. Si celles-ci sont majoritairement restées des alliées stratégiques de la Russie, certaines n’hésitent pas à critiquer le Kremlin, d’autant plus après la remise en cause par celui-ci de la chute de l’URSS.

De notre correspondant à Tbilissi,

Les réactions parmi les anciennes républiques soviétiques à l’annexion des quatre régions ukrainiennes n’ont pas été si nombreuses encore, nombre de ces républiques étant sans doute très prudentes. Cela dit, malgré l’agressivité patente de la Russie, certaines de ces ex-républiques soviétiques ont fait savoir qu’elles condamnent ces annexions jugées illégitimes.

C’est le cas d’un pays pourtant habituellement plus que prudent comme l’Ouzbékistan : un communiqué du ministère des Affaires étrangères rappelle que le pays respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale et le principe de la non-interférence dans les affaires intérieures des autres États.

D’autres, à la ligne clairement pro-occidentale, ont martelé leur opposition. La Moldavie, par la voix de la présidente Maïa Sandu, a affirmé que Donetsk, Lougansk, Kherson, Zaporijjia et la Crimée sont l’Ukraine. La Géorgie, elle, n’a pas encore fait de commentaire, alors que le pouvoir montre de plus en plus de signes d’alignement sur la Russie.

Une grande prudence

Si la plupart des ex-membres de l’URSS continuent à être prudents, ces républiques disent des choses, malgré tout, depuis le début de la guerre. Par exemple, le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev, malgré les 7 000 km de frontières communes de son pays avec la Russie, malgré une grande population russe qui habite le nord du pays, a dit vendredi 30 septembre par exemple que l’énergie atomique doit être utilisée au profit des nations, et non comme une arme destructrice.

Soit une critique claire adressée à son homologue russe. Ce n’est pas la première fois depuis sept mois qu’il se prononce, et qu’il se fait donc critiquer vertement par la presse russe. Mais il persiste et signe.

Remise en cause de la dissolution de l’URSS malgré des référendums à l’époque

Selon le président russe Vladimir Poutine, « personne n’a demandé aux gens lors de la chute de l’URSS où ils voulaient vivre ». Or, comme cela était rappelé sur les réseaux sociaux, dans nombre de ces républiques, il y a eu des referendums en 1991 où ces peuples se sont exprimés assez librement : 84% des 32 millions d’Ukrainiens de l’époque ont pris part au scrutin organisé le 1er décembre 1991, 90% ont voté pour l’indépendance; 98% des Ouzbeks en ont fait de même, 95% des Kazakhs.

Ainsi, ces mots du président russe ont résonné à travers toute l’ex-URSS comme la menace de revenir sur des choix pourtant clairement exprimés voilà plus de 30 ans.

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