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Les Israéliens vont-ils bientôt pouvoir voyager aux États-Unis sans visa ?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, malgré les liens très étroits qui unissent Américains et Israéliens, les Israéliens doivent en effet demander un visa auprès des consulats américains de Jérusalem ou de Tel Aviv, avant de pouvoir se rendre aux États-Unis.

De notre envoyé spécial permanent,

Israël ne fait pas partie du « Visa Waver Program ». Il s’agit d’un programme d’exemption de visa. Il est mis en place par le gouvernement fédéral des États-Unis. À travers le monde, une quarantaine de pays font partie de ce cercle fermé, très sélectif. On trouve ainsi principalement des pays européens, notamment la France. Les ressortissants de ces pays peuvent séjourner aux États-Unis 90 jours, sans devoir obtenir un visa préalablement. Il suffit de faire une rapide démarche en ligne et de payer une vingtaine de dollars. 

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Le sujet est d’actualité en Israël, car l’État hébreu remplit les principales conditions pour intégrer ce club restreint. Les principales conditions, mais pas toutes. En ce début d’année, « l’État hébreu a fait un pas de géant », s’est réjoui l’ambassadeur des États-Unis en Israël. Pour pouvoir intégrer le « Visa Waver Program », il faut que le taux de refus des visas américains dans votre pays, soit inférieur à 3%. Pour faire simple : sur 100 dossiers de visas pour les États-Unis déposés, 97 sont acceptés, trois sont rejetés. C’est désormais le cas en Israël. Mais ce n’est pas suffisant. L'État hébreu doit encore accepter de partager certaines données de ses citoyens, avec Washington.

Et puis, il reste une dernière condition américaine, celle qui pose problème depuis des années : la réciprocité. « C’est le fondement même du Visa Waver Program », explique Tom Nides. L’Ambassadeur des États-Unis en Israël a posté une vidéo explicative, sur son compte Twitter. Il détaille : « Les citoyens américains, quelle que soit leur origine, leur ethnie, leur religion, doivent, eux aussi, pouvoir voyager en Israël, sans restriction ». Vous n’avez pas compris où veut en venir l’ambassadeur ? Pas de souci, il vous donne un exemple : « Un Américain arabe, ou soyons plus précis encore : un Américain d’origine palestinienne, doit pouvoir monter dans l’avion à New York, atterrir à Tel Aviv, et rendre visite librement à sa tante, qui vit à Bethléem. »

« Blue is Blue »

Israël ne reconnaît pas la double nationalité des Palestiniens. Que vous soyez Palestinien américain ou Palestinien avec un passeport européen, pour Israël, vous êtes uniquement Palestinien. Et à ce titre, l’État hébreu vous soumet aux mêmes restrictions de déplacement et de voyage, que toute la population de Cisjordanie occupée. Pour aller dans les Territoires palestiniens depuis les Etats-Unis, il faut donc atterrir en Jordanie voisine, puis passer la frontière terrestre. Si vous souhaitez poursuivre jusqu’à Jérusalem, il vous faudra un permis spécial, délivré par les autorités israéliennes.

« Blue is Blue », dit l’ambassadeur des États-Unis en Israël, en référence à la couleur du passeport américain. « Si un Palestinien a un passeport américain, c’est un Américain. Pas de différence de traitement ». « La balle est dans le camp israélien », conclut-il.

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