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Les ministres français et australiens de la Défense et des Affaires étrangères réunis à Paris

Penny Wong et Richard Marles, les ministres australiens des Affaires étrangères et de la Défense, rencontrent ce lundi 30 janvier leurs homologues français, Catherine Colonna et Sébastien Lecornu à Paris, dans le cadre d’une rencontre dite « 2+2 », dont la dernière mouture, en 2021, avait laissé un souvenir amer à la France. Après avoir soldé, en versant 550 millions d’euros à Naval Group, la rupture du contrat portant sur la livraison de sous-marins décidée par le précédent gouvernement, les travaillistes élus en mai dernier ont à cœur d’ouvrir un nouveau chapitre avec la France et de regagner sa confiance.

Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse

Regagner la confiance de Paris et approfondir la collaboration avec la France dans l’Indo-Pacifique est l’objectif des deux ministres australiens qui rencontrent ce 30 janvier leurs homologues à Paris.

Preuve que les relations se réchauffent entre Paris et Canberra, il s’agit d’une rencontre « 2+2 », associant les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des deux pays, alors que la dernière, organisée en 2021, symbolisait pour la France la duplicité des Australiens.

Ces derniers assuraient dans un communiqué leur volonté d’approfondir la coopération avec la France en matière de défense et insistaient sur l’importance du programme des futurs sous-marins. Programme qu’à peine 15 jours plus tard, l’ancien Premier ministre Scott Morrison abandonnait en rase campagne pour sceller un pacte avec les Américains et les Britanniques.

Une affaire qui a coûté aux contribuables australiens quelque 2 milliards 400 millions de dollars car  outre le dédommagement payé à Naval Group pour le non respect du contrat, le gouvernement australien avait déjà engagé des dépenses pour la construction du chantier à Adélaïde, dans le sud de l'Australie où devaient se construire les 12 sous-marins conventionnels français. 

► À écouter aussi : Stratégie de la France en Indo-Pacifique: des ambitions justifiées et tenables?

De nombreux sujets au menu des discussions

Ce pacte de sécurité Aukus, tout comme le choix de s'équiper en sous-marins à propulsion nucléaire, n’est pas celui d’Anthony Albanese, élu en mai dernier, mais il le défend malgré tout, car comme la totalité de la classe politique australienne, il voit les États-Unis comme un allié vital.

Ceci étant dit, il souhaite travailler avec la France dans l’Indo-Pacifique, notamment sur les questions du réchauffement climatique, d’éducation, mais aussi de défense. Penny Wong estime d’ailleurs que cet approfondissement est « essentiel pour notre vision de la stabilité de la région ».

► À lire aussi : Stratégie Indo-Pacifique: la France «a un héritage historique dans cette région»

Le pacte de sécurité Aukus, réunit les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie et il a été établi afin de faire face à l'influence croissante de la Chine, dans l'Indo-Pacifique.

Le 15 septembre 2021, l'ancien Premier ministre australien, Scott Morrison, a confirmé que son pays allait se doter de sous-marins à propulsion nucléaire américains. C'est la décision qui était ressortie du nouveau partenariat conclu entre les trois pays. Les États-Unis et le Royaume-Uni alors prêts à aider l’Australie à se doter de ces appareils, comme prévu dans ce nouveau pacte.

L'Australie s'engage officiellement le 22 novembre 2021 dans l'alliance de défense Aukus alors qu’en 2016 elle avait passé une gigantesque commande de sous-marins conventionnels à la France avec Naval Group, un groupe industriel français spécialisé dans la construction navale de défense. Le groupe devait lui livrer 12 engins sur 50 ans avec un coût total de l'opération avoisinant les 50 milliards de dollars australiens (soit 31 milliards d'euros). Ce contrat était d’ailleurs décrit comme le « contrat du siècle ».

Le 5 avril dernier, un nouveau palier est franchi puisque les trois pays ont annoncé qu'ils allaient développer ensemble des armes hypersoniques, une technologie également développée par Pékin, et surtout Moscou.