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Migrants: la route des Balkans revient au premier plan

Texte par : Laurent Rouy

2 mn

Les ministres européens de l'Intérieur, réunis à la demande de la France à Bruxelles après le débarquement du navire Ocean Viking, ont évoqué la hausse du nombre de passages de migrants par la route des Balkans. Cette voie de migration avait beaucoup été évoquée lors de la crise de 2015-2016.

De notre correspondant régional

La route des Balkans est un passage naturel entre l'Europe et l'Asie mineure, emprunté depuis des milliers d'années. Elle relie au sud la Turquie et la Grèce, à la Croatie et la Hongrie, en passant par la Serbie, la Bosnie et la Macédoine du Nord. C'était la voie empruntée par cinq millions de réfugiés lors de la crise de 2015. Cette route avait été fermée par la construction d'une barrière à la frontière serbo-hongroise, et par la mise en place de patrouilles par l'agence européenne Frontex dans les pays concernés. À tel point qu'en 2018, seulement 6 000 passages y avaient été enregistrés.

Mais la route des Balkans est revenue au premier plan, avec 130 000 entrées cette année selon Frontex, soit 46% des entrées irrégulières dans l'Union européenne. Et les Hongrois estiment que le nombre de tentatives de passage de leur frontière avec la Serbie a plus que doublé par rapport à l'an passé.

Violences policières

Beaucoup de migrants se retrouvent coincés en Serbie à cause de la forte présence policière croate et hongroise aux frontières et des camps sauvages se sont formés dans le nord, en plus de centres d'accueil officiels. Le problème vient souvent des passeurs, de plus en plus violents. Par exemple jeudi, un échange de tirs entre passeurs a provoqué six blessés. La police serbe a saisi les armes, mais n'a pas trouvé les auteurs, et a procédé au regroupement de 800 migrants éparpillés dans la nature. Par ailleurs, beaucoup de migrants se plaignent de violences policières de la part des Croates et des Hongrois lors des opérations de refoulement illégales dites « pushback ».

À lire: À la Une: réfugiés dans les Balkans, vers une nouvelle crise humanitaire ?

L'Europe a récemment critiqué la politique migratoire de la Serbie, qui autorise l'entrée de voyageurs de nombreux pays du Sud sur son territoire, sans visa. Un certain nombre d'entre eux prennent illégalement le chemin de l'UE. Mais cette situation est en train de changer avec, par exemple, la mise en place de visas pour les Tunisiens et les Burundais il y a dix jours. Par ailleurs, la Serbie a signé récemment un accord de réadmission avec la Hongrie et l'Autriche, qui permet une expulsion plus rapide des migrants entre ces pays.