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Neuf ans de prison pour une Suissesse ayant tenté d'égorger deux personnes au nom du jihad

L'affaire illustre la difficulté pour la justice de juger et de qualifier ce genre d’actes, commis par des personnes avec des troubles mentaux

Les faits remontent à novembre 2020. La jeune femme, alors âgée de 28 ans, et qui avait tenté de rejoindre un combattant jihadiste en Syrie, se rend dans un centre commercial de Lugano, dans la partie italophone de la Suisse. Elle va au rayon des couteaux de cuisine, demande conseil à une vendeuse puis s’en prend à une cliente. Elle l’entaille gravement à la gorge et la roue de coups. Elle menace une autre personne, avant d’être finalement maîtrisée.

Le Tribunal pénal suisse la poursuivait pour acte terroriste. Une accusation extrêmement rare en Suisse et que la défense a tenté de faire tomber, soulignant la fragilité psychologique de leur cliente qui a fait un séjour dans une unité psychiatrique. Selon les experts cités à la barre, elle souffre d'un léger retard mental et d'une forme de schizophrénie, et présente un risque de récidive.

Aucun remord

De père suisse et mère serbe, elle s'est convertie à l'islam après avoir été mariée à un Afghan dont elle a fini par divorcer l'an dernier. À aucun moment durant le procès, l'accusée n'a fait état de remords. Elle a assuré que si c'était à refaire, elle le referait mais « mieux... avec des complices ». Elle a également affirmé avoir depuis longtemps voulu agir pour « l'État islamique » et montrer qu'elle était « capable de mener un acte terroriste ».

La défense s'est appuyée sur son état mental pour réfuter le motif « terroriste » et avait demandé une peine de prison de huit ans pour « tentative de double homicide intentionnel ». Lundi, la présidente du tribunal a souligné que des études ont montré qu'il n'est pas exceptionnel que des terroristes souffrent de stress ou de problèmes psychiatriques.

L'accusée a finalement été reconnue coupable de tentative d'assassinat et violation de la loi sur les groupes Al-Qaïda et État islamique. Elle est condamnée à neuf ans de prison, mais devra suivre un traitement médical. C’est moins que ce que demandait le procureur qui réclamait 14 ans ferme. Le parquet peut encore faire appel.

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