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Nouvelle aide de l’UE à l'Ukraine: un robinet financier qui risque d’avoir un coût politique

Les 27 ministres des Finances de l’Union européenne sont réunis ces vendredi et samedi à Prague. Dès le début de leur réunion, ils ont décidé d’une nouvelle aide macro-financière de 5 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine, et spécifiquement en faveur des services de l’État. Des aides qui ont un coût financier mais aussi politique pour de nombreux gouvernements européens.

Ces cinq milliards d’euros, versés sous forme de prêts à l'Ukraine, sont destinés au fonctionnement au jour le jour de l’État ukrainien, aux administrations, aux écoles, aux hôpitaux, etc. Cette somme fait partie de l'enveloppe de 9 milliards d'euros décidée par l’Union européenne en mai. Un milliard a déjà été versé en juillet et les ministres veulent encore débloquer les trois milliards restants lors de leur prochaine réunion.

« L'Ukraine doit gagner cette guerre: elle doit recouvrer la liberté et l'indépendance pour lesquelles elle se bat avec tant de courage. L'UE continuera à apporter toute sa contribution pour que cela advienne: la solidarité prévaudra, et la paix reviendra », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. 

Après la dernière aide américaine, annoncée jeudi, les Européens ne veulent pas être de reste et veulent absolument maintenir leur soutien à l’Ukraine car la mobilisation internationale ne doit pas faiblir. Ces cinq milliards d’euros constituent donc un prêt, mais certains en Europe se demandent si, en temps de crise, les gouvernements et l’UE vont pouvoir maintenir ouvert le robinet financier.

Conséquences politiques

À Prague par exemple, la population a fait sentir son mécontentement. Quelque 70 000 manifestants ont défilé dans la capitale pour protester contre la hausse des prix de l'énergie, contre l'Union européenne et l'Otan. Au lendemaint de l'échec du vote d'une motion de censure, ils ont accusé le gouvernement de s’intéresser davantage à l’Ukraine qu’à la République tchèque, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.

L’idée de garder l’argent pour les Européens d’abord et la rhétorique pacifiste ont des chances de progresser encore lorsque les citoyens de l’UE n’auront plus les moyens de se chauffer cet hiver. Et ce symptôme pourrait s’amplifier avec la percée annoncée de l’extrême-droite aux législatives suédoises ce dimanche et italiennes le 25 septembre.