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Pakistan: une foule compacte pour le retour de l'ex-Premier ministre Imran Khan

Imran Khan, 70 ans, victime d'une tentative d'assassinat le 3 novembre dernier, était de retour ce samedi 26 novembre. L'ancien Premier ministre pakistanais a réuni la foule de ses partisans à Rawalpindi, et a prononcé son premier discours en public depuis qu'il a frôlé la mort, promettant de se battre jusqu'à sa « dernière goutte de sang ».

« J'ai vu la mort de près », a déclaré Imran Khan, ce samedi à Rawalpindi, au sud d'Islamabad, devant ses partisans. L'ancien Premier ministre, dont l'éviction avait provoqué en avril une crise politique au Pakistan, est arrivé en boitant, appuyé sur un déambulateur, entouré de gardes du corps et protégé par une vitre pare-balles.

« Je suis plus inquiet pour la liberté du Pakistan que pour ma vie », a poursuivi M. Khan, dans cette première prise de parole en public depuis l'attentat contre sa personne, survenu lors de son précédent rassemblement. « Je me battrai pour ce pays jusqu'à ma dernière goutte de sang », promet l'ancien chef du gouvernement à ses soutiens.

Début novembre, Imran Khan avait été blessé par balle aux jambes, alors qu'il s'exprimait dans le contexte post-vote de défiance du Parlement, qui lui avait coûté son poste. Le rassemblement du jour s'est déroulé près du QG de l'armée, après la longue marche organisée par son parti, le Mouvement du Pakistan pour la justice (PTI).

Des soutiens d'Irman Khan, rassemblés dans les rues de Rawalpindi, au sud d’Islamabad, le 26 novembre 2022.
Des soutiens d'Irman Khan, rassemblés dans les rues de Rawalpindi, au sud d’Islamabad, le 26 novembre 2022. © Sonia Ghezali / RFI

►À relire : « Longue marche » d’Imran Khan au Pakistan : des milliers de militants continuent de se rassembler

Pousser à la tenue d'élections anticipées

Le but de M. Khan est de pousser le gouvernement actuel à convoquer des élections législatives anticipées, mais il doit faire attention à sa vie. Il a prononcé son discours à des centaines de mètres du gros des 25 000 à 30 000 personnes présentes, séparées de lui par des rouleaux de fil de fer barbelé et un cordon de policiers.

Lors de l'attentat, un homme armé avait pu ouvrir le feu à bout portant sur l'ex-chef du gouvernement, alors que son camion empruntait une rue bondée. Les bâtiments surplombant le site du rassemblement du jour ont cette fois été fouillés pendant la nuit, tandis que des tireurs d'élite étaient positionnés sur les hauteurs à proximité.

Dès ce samedi matin, des sympathisants du PTI avaient afflué de tout le Pakistan, munis de fanions aux couleurs du parti, le vert et le rouge. Les autorités avaient mis en place un gros dispositif de sécurité autour de la capitale, Islamabad, pour empêcher les partisans de l'ex-chef du gouvernement de marcher sur les bâtiments officiels.

Les partisans de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan rassemblés pour assister à son discours à Rawalpindi, ce samedi 26 novembre 2022.
Les partisans de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan rassemblés pour assister à son discours à Rawalpindi, ce samedi 26 novembre 2022. AFP - AAMIR QURESHI

►À relire : Pakistan : la police mobilisée à Islamabad face aux partisans de l'ex-Premier ministre Imran Khan

« Il est si spécial pour nous tous »

L'ex-Premier ministre poursuit donc sa mobilisation politique, malgré ses blessures à Wazirabad, près de la ville de Gujranwala, dans l'est. Et malgré les risques, des dizaines de milliers de militants ont répondu présent. « Longue vie à Imran Khan », scandaient-ils, comme l'a constaté notre envoyée spéciale sur place, Sonia Ghezali.

On a pu apercevoir des camions recouverts de banderoles et de posters à l'effigie de M. Khan, équipés de haut-parleurs diffusant des chants patriotiques à plein volume. Dans la foule, il y avait notamment une femme, Bushra Bhatti, qui avait fait quatre heures de route pour être là, et qui réclame, elle aussi, des élections générales.

Imran Khan a été capable de mobiliser les gens pour qu'ils manifestent au cours de ces ces derniers mois. Aucun autre homme politique n'a eu ce pouvoir avant lui. Il est si spécial pour nous tous que nous avons laissé nos familles, nos enfants à la maison juste pour pouvoir être là, nous avons sacrifié nos vies de famille pour soutenir le mouvement.

Imran Khan continue de mobiliser la foule. L'ancienne star internationale du cricket, reconverti dans la politique, semble même avoir attiré encore plus de sympathisants depuis qu'il a été blessé. Mounir Hussein est venu manifester avec son épouse et leurs deux enfants.

Au Pakistan, depuis ces 75 dernières années, il y a une sorte de dictature cachée. On vote pour une personne, mais c'est en réalité quelqu'un d'autre qui gouverne. Nous en sommes conscients maintenant. Et nous ne voulons plus de ça. Imran Khan a été touché par quatre balles, nous sommes prêts à en recevoir à notre tour s'il le faut.

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