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Paris 2024: la présence des athlètes russes et biélorusses en question

L’Ukraine s’est insurgée contre le Comité international olympique (CIO) qui a déclaré, mercredi 25 janvier, « étudier » la possibilité d’autoriser la participation sous bannière neutre des athlètes russes et biélorusses, qui sont exclus de la plupart des compétitions internationales.

L’Ukraine persiste et signe. Pour Kiev, il est impensable de voir les athlètes russes et biélorusses participer aux prochains Jeux olympiques de Paris 2024. La présidence ukrainienne a accusé le Comité international olympique d’être un « promoteur de la guerre » après que le CIO a déclaré étudier la possibilité de voir les sportifs de Russie et de la Biélorussie concourir sous bannière neutre l’été prochain dans la capitale française. « Aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport », a estimé le CIO.

#IOC is a promoter of war, murder & destruction. The IOC watches with pleasure RF destroying 🇺🇦 & then offers 🇷🇺 a platform to promote genocide & encourages their further killings.
Obviously ru-money that buys Olympic hypocrisy doesn’t have a smell of 🇺🇦 blood. Right, Mr. #Bach?

— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) January 30, 2023

Depuis, Kiev a fait part de son incompréhension et de sa colère. Le président Volodymyr Zelensky a pointé du doigt l’« hypocrisie » de Thomas Bach, le patron du CIO, refusant de voir une délégation défiler sous bannière neutre : « Il est évident que tout drapeau neutre des sportifs russes est taché de sang ». Le ministre ukrainien des Sports, Vadym Goutzeït, est allé plus loin, laissant planer la menace d’un boycott.

Solidarité britannique et danoise

Plusieurs pays se sont alignés sur la position ukrainienne et ont montré leur solidarité. La ministre britannique de la Culture, également chargée des Sports, a « condamné toute initiative qui permettrait au président (russe Vladimir) Poutine de légitimer sa guerre illégale en Ukraine ». Même son de cloche chez le Comité olympique danois qui a jugé « inacceptable de permettre à la Russie et à la Biélorussie de participer » aux JO de Paris.

Alors que la France sera le pays hôte des JO de 2024, la maire de la capitale française, Anne Hidalgo, s’est prononcée, elle, en faveur d’une participation de ces athlètes, mais sous bannière neutre. « Je pense que c’est un moment pour les sportifs et qu’il ne faut pas priver les athlètes de leur compétition. Mais je pense et je plaide, comme une grande partie du mouvement sportif, pour qu’il n’y ait pas de délégation sous bannière russe », a-t-elle expliqué sur France 2.

Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, a renvoyé la « patate chaude ». « Le comité d’organisation n’a pas à intervenir dans le choix des délégations qui doivent participer aux Jeux. Quand les JO ont lieu dans différents continents, ce n’est pas le comité d’organisation du pays qui décide quels sont les pays autorisés à concourir. Nous, on attendra les règles édictées », a affirmé le patron des JO de Paris.

Le CIO rappelle que la fédération internationale de chaque sport concerné aux JO a « seule autorité » en la matière.

Exclusion de la Russie

En football, les instances dirigeantes avaient rapidement réagi à l’invasion russe, débutée dans la nuit du 23 au 24 février 2022. Quatre jours plus tard, la FIFA et l’UEFA décidaient de l’exclusion des éliminatoires de la Russie de la Coupe du Monde 2022 au Qatar.

Dans la foulée, les clubs russes étaient exclus de toutes les compétitions européennes pour la saison 2022-2023 et la sélection féminine russe était interdite de participer à l’Euro 2022 en Angleterre. Enfin, l’UEFA délocalisait la finale de la Ligue des Champions. Initialement prévu à Saint-Pétersbourg, le Real Madrid avait soulevé sa 14e coupe aux grandes oreilles sur la pelouse du Stade de France, à Saint-Denis.

Situation identique en basketball où les clubs russes ont été suspendus en Euroligue et en Euro Coupe et Moscou a été interdit de compétition par la FIBA.

L’Union cycliste internationale a, de son côté, suspendu trois équipes biélorusses et trois équipes russes, dont Gazprom-Rusvelo. En tennis, les joueurs de Russie et de la Biélorussie ont été interdits de pelouse à Wimbledon, par les organisateurs britanniques du tournoi du grand chelem. Mais ils ont tout de même pu participer aux autres tournois ATP et WTA sous drapeau neutre.

Bannière neutre à Tokyo et Pékin

Les athlètes russes ont déjà concouru sous bannière neutre. Lors des JO d’été de Tokyo en 2020 et à Pékin pour les JO d’hiver 2022, l’hymne et le drapeau russe étaient absents après une décision du Tribunal arbitraire du sport qui a exclu la Russie de toutes les grandes compétitions internationales pendant deux ans pour cause de « système de dopage d’État ».

Déjà en 2016 à Rio, la Russie avait au cœur d’une polémique quant à sa participation. Quelques mois avant le rendez-vous brésilien, l'ancien patron du laboratoire antidopage de Moscou, Grigory Rodchenkov, réfugié aux États-Unis, avait dévoilé un système de tricherie mis au point par les autorités russes. Mais le CIO se refusait à suspendre le comité olympique russe et demandait à chaque fédération internationale de s'assurer que les sportifs alignés lors des Jeux de Rio étaient des athlètes propres.

La Fédération internationale d’athlétisme avait suspendu tous les athlètes russes, à l'exception de ceux qui s’étaient entraînés à l'étranger. La sauteuse en longueur Darya Klichina était ainsi la seule de son pays à participer aux épreuves d'athlétisme.