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Pérou: nouvelles manifestations à Lima et dans le pays, un manifestant tué dans la capitale

De nombreux Péruviens ont manifesté de nouveau hier samedi, notamment dans la capitale Lima où un manifestant a été tué lors d'affrontements avec la police devant le Parlement, a annoncé le bureau du médiateur sur son compte Twitter. Il s'agit du premier mort dans la capitale péruvienne.

Le centre de la capitale péruvienne a été le théâtre d'échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants, et les affrontements ont été violents devant le Parlement, qui a refusé hier d'entériner la proposition de la présidente Dina Boluarte d'anticiper les élections à la fin de cette année. Une décision que la présidente déclare regretter. « Nous demandons instamment aux députés de mettre de côté les intérêts partisans et de faire primer les intérêts du Pérou », a-t-elle déclaré sur Twitter.

Lamentamos que el Congreso de la República no haya logrado ponerse de acuerdo para definir la fecha de las elecciones generales donde las peruanas y peruanos puedan elegir libre y democráticamente a las nuevas autoridades (1/2)

— Presidencia del Perú 🇵🇪 (@presidenciaperu) January 28, 2023
Mais cette prise de position de la présidente est loin de suffire à convaincre les manifestants qui, hier à Lima, réclamaient toujours son départ. « Que Dina Boluarte démissionne... que Dina Boluarte démissionne ! » crient Angelito et les autres manifestants. 

Dans le cortège, des syndicats, des partis politiques, des étudiants. Angelito fait lui partie des nombreux manifestants venus du sud et du centre du pays, explique-t-il au micro de notre correspondante, Juliette Chaignon. « On est là depuis presque 15 jours, et on ne va pas se lasser... Le peuple ne se rendra pas, elle doit démissionner coûte que coûte. Nous réclamons aussi la dissolution du Congrès et une assemblée constituante.»

Mais Dina Boluarte n'est pas favorable à l'idée d’une assemblée constituante et surtout répète qu’elle ne renoncera pas même si elle soutient ne pas s'accrocher au pouvoir. Un message inaudible pour Pati et Rosa, deux manifestantes. Devant elles, les portraits des 18 morts lors de manifestations à Juliaca, le 9 janvier. « On demande justice. Chaque fois que Dina Boluarte parle, elle nous provoque. Elle ne reconnaît pas que la police a tiré sur des manifestants. On demande sa démission immédiate pour tout le mal commis. Le peuple ne pardonnera jamais. »

Pérou: écoutez le reportage de notre correspondante, Juliette Chaignon, avec les manifestants à Lima

La déclaration de Dina Boluarte, « Puno n’est pas le Pérou », le 24 janvier dernier, avait indigné les manifestants. Celle qui dirige le Pérou depuis la destitution le 7 décembre par le Parlement de l'ancien président élu Pedro Castillo, est confrontée depuis à des manifestations réclamant son départ. Des enquêtes sont diligentées sur la répression policière qui a fait 48 morts au total, dont un policier. La majorité des victimes vivaient dans le sud du pays, des régions historiquement défavorisées qui avaient soutenu la candidature de Pedro Castillo à la présidence.

La police et l’armée ont été déployées depuis vendredi pour débloquer les routes, mais il reste 70 points barrés. L'acheminement de produits alimentaires et biens de consommation commence à se compliquer dans certaines régions.

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(et avec agences)