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Petro et Boric, les nouveaux présidents sud-américains de gauche devant l'ONU

Au siège de l'ONU, ce mardi 20 septembre, c'était le premier jour des interventions des chefs d'État et de gouvernement à la tribune, dans le cadre de la 77e Assemblée générale de l'organisation. L'Amérique du Sud présente cette année deux nouveaux visages issus de la gauche : Gustavo Petro, président de la Colombie, et Gabriel Boric, son homologue au Chili. Ils se sont exprimés devant les Nations unies pour la première fois.

Guerre en Ukraine, catastrophes climatiques, insécurité alimentaire... Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est chargé de dresser l'état des lieux, ce mardi 20 septembre, en ouverture de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York. Et de laisser la parole aux dirigeants nationaux.

Gustavo Petro représente la Colombie. Il a été élu en juin dernier, à Bogotá, dont il avait été maire auparavant, devenant le premier président de gauche de son pays. Ce mardi, au premier jour de l'AG 2022 des Nations unies, c'était sa première intervention, et elle a marqué les esprits.

Une intervention pour s'élever contre la guerre lancée contre la cocaïne, qui détruit l'Amazonie au moment même où le monde veut la sauver, comme l'a exposé Gustavo Petro lui-même à la tribune.

Pour éradiquer la plante de coca, on utilise du poison, le glyphosate, que l'on retrouve dans l'eau. On arrête les agriculteurs, on les met en prison. « Détruisez la plante qui tue », disent les gens du nord. Mais la plante n'est qu'une plante, une de plus dans les millions qui périssent quand on brûle la jungle. Détruire la jungle amazonienne est devenue la consigne des États, peu importe les cris des scientifiques, pour qui elle est un des grands piliers climatiques.

Une intervention véhémente, parfois, a aussi noté notre envoyé spécial au siège de l'Organisation des Nations unies à New York, Christophe Paget.

Pour les relations de pouvoir dans le monde, la jungle et ses habitants sont les responsables des maux qui nous menacent. Mon pays ne vous intéresse pas, si ce n'est pour son charbon et son pétrole. Vous nous utilisez pour excuser le vide, la solitude de vos propres sociétés qui vous poussent à vivre dans les bulles de la drogue. Nous vous aidons à cacher des problèmes auxquels vous ne voulez pas faire face.

« Il est plus facile de déclarer la guerre à la jungle, à ses plantes, à ses populations », a ensuite développé le chef de l'État colombien.

Je vous demande ici, au nom de l'Amérique latine blessée, de mettre un terme à cette guerre insensée contre les drogues. Il ne faut pas lancer une guerre, mais construire une meilleure société, plus solidaire, où l'intensité de la vie sauve de l'addiction et des nouveaux esclavages.

Sur le grand sujet en 2022, la guerre en Ukraine et ses conséquences, le président colombien a prôné, comme d'autres, la négociation, avec ses propres termes.

Ne nous faites pas pression pour nous aligner sur les terrains de la guerre (...) Laissons les peuples slaves se parler.

►Lire aussi : À l'ONU, Emmanuel Macron appelle à prendre position contre la Russie

Boric : « Mettre fin à tous les abus »

Le jeune président chilien Gabriel Boric, 36 ans, a fait ses premiers pas à l'ONU aussi, ce mardi. Sans complexe, il a exhorté « à mener les actions nécessaires, et pas seulement des déclarations, pour arrêter la guerre injuste de la Russie contre l'Ukraine et mettre fin à tous les abus des puissants partout dans le monde ».

"Certains ont voulu voir le NON à la nouvelle Constitution chilienne comme une défaite.

Je souhaite dire aux Nations unies qu'un gouvernement ne peut jamais se sentir battu quand le peuple se prononce."@GabrielBoric, le président du Chili, était pour cette Carta Magna.#UNGA https://t.co/3yLRmcBC66

— Laurie Fachaux (@Lauriefachaux) September 20, 2022

Le chef d'État, élu à Santiago en décembre 2021, a appelé à « ne pas normaliser les violations permanentes des droits de l'homme à l'encontre du peuple palestinien », pour lequel il a réclamé un État à part entière, tout en garantissant « le droit légitime d'Israël à vivre à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues ».

►À relire : Assemblée générale de l'ONU : Vladimir Poutine, le grand absent

Ardent défenseur de la parité en politique, il a également appelé à des efforts pour mettre fin à la violence contre les femmes et a souligné la mort de Mahsa Amini vendredi dernier « aux mains de la police » en Iran.

Nulle part dans le monde le fait d'avoir des idées différentes de celles du gouvernement en place ne doit aboutir à des persécutions ou à des violations des droits de l'homme.

Le président du Chili a également évoqué la situation en Amérique centrale, à la suite de la dictature de Daniel Ortega, pour laquelle il a exhorté les nations à « continuer à travailler pour contribuer à la libération des prisonniers politiques au Nicaragua ».

Ou encore l'exode de millions de Vénézuéliens généré par la « crise politique prolongée » du gouvernement de Nicolás Maduro. 

►Sur le même sujet : Ce qu'il faut retenir du premier jour de l'Assemblée générale de l'ONU