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Plus d'une personne sur cinq dans le monde subit une forme de violence au travail

Plus d’une personne sur cinq est victime ou a été victime de violence et de harcèlement au travail, affirme l’Organisation internationale du travail. C’est la première fois que l’OIT fait une enquête de cette ampleur sur le sujet. Sans surprise, les femmes, les jeunes, les employés et les migrants ont plus de risques d’être parmi les victimes. Des victimes très souvent silencieuses par crainte de répercussions sur leur poste.

Le rapport distingue plusieurs formes de violence. La plus courante, la plus invisible aussi, c’est la violence psychologique, rapporte notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche. Un travailleur sur cinq à travers le monde y a été confronté à un moment ou un autre de sa carrière. Bien plus que la violence physique, elle touche un travailleur sur dix. Les hommes y sont beaucoup plus exposés, à l’inverse de la violence et du harcèlement sexuel qui concerne avant tout les femmes.

Mais encore faut-il le savoir, à peine la moitié des victimes de violence au travail parlent de leur souffrance à leurs collègues ou à leurs proches, explique la sous-directrice de l’OIT, Manuela Tomei : « Les victimes ne parlent pas parce qu’elles considèrent que ça ne sert à rien, ou alors que ça entachera leur réputation. Et c’est intéressant de voir que les hommes avouent moins facilement qu’ils ont subi des violences que les femmes. Ça montre bien que le sujet est encore tabou. Dans beaucoup de pays, il n’y a pas vraiment de loi contre ça. Et quand il y en a, les gens ne croient pas qu’elle les protégera ».

Environ un tiers des victimes ont déclaré avoir été soumises à plus d'une forme de violence et de harcèlement, et 6,3% des victimes ont été confrontées aux trois formes (physique, psychologique et sexuelle) de ce phénomène au cours de leur vie professionnelle.

Les pays riches plus touchés par le phénomène ?

Cette enquête a été réalisée auprès de 75 000 personnes dans 121 pays, essentiellement par téléphone. Les conversations ont été menées de manière à surmonter les perceptions différentes de ce qui consiste de la violence ou du harcèlement à travers le monde.

En Chine, où l'autorisation des pouvoirs publics était nécessaire, certaines questions n'ont pu être posées, ailleurs les autorités ont demandé à ce qu'elles soient adaptées aux « sensibilités culturelles locales », a expliqué une responsable de Gallup lors du point de presse.

Comme souvent avec les rapports venant de l’ONU, on ne sait donc pas quels pays sont les plus concernés. Tout ce qu’on sait, c’est que c’est dans les pays riches qu’on déclare le plus de cas de harcèlement et de violence au travail. Ça ne veut pas dire que le phénomène est moindre ailleurs, juste que les victimes prennent plus facilement la parole dans ces pays. Elles le font d’autant plus facilement quand elles subissent plusieurs formes de violence.