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Pré-COP27 en RDC: Kinshasa confirme son intention d'exploiter ses blocs pétroliers

La pré-COP 27 se clôture ce mardi 4 octobre à Kinshasa. Tout au long des échanges en plénière, en session des groupes ou en bilatérale, les délégués congolais ont posé sur la table l’épineuse question de la pauvreté qui touche une grande partie de la population.

Avec notre correspondance à Kinshasa, Patient Ligodi

Le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde a même plaidé pour que le monde prenne une position commune sur les cas de force majeure qui justifieraient par exemple le fait que son pays décide de lancer des appels d’offres pour l’exploitation des blocs pétroliers alors que le monde veut sortir des énergies polluantes. La question est au cœur des échanges entre autorités congolaises et américaines depuis septembre.

Quand la RDC a lancé officiellement les appels d’offres pour l’exploitation de ces blocs pétroliers, beaucoup de pays occidentaux avaient émis des réserves, mais très peu s’étaient manifestés publiquement et aucun, si ce n’est un seul, à savoir les États-Unis, avaient proposé un cadre d’échange.

Les discussions à proprement parler ont commencé à ce sujet début août avec l’arrivée à Kinshasa du secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Elles se sont poursuivies en septembre avec le séjour de travail dans la capitale congolaise d’Amos Hochstein, envoyé spécial de l'administration Biden et coordinateur des affaires énergétiques internationales.

D’après de sources diplomatiques, les autorités congolaises sont restées intransigeantes sur la majorité de ces actifs pétroliers et gaziers. Cependant, elles restent attentives aux critiques sur au moins six blocs qui chevauchent des aires protégées.

Des organisations comme Greenpeace parlent de neuf sites qui seraient à problème et non six. Elles insistent pour l’abandon de tout le projet.

The DRC government plans to auction 27 oil and 3 gas blocks, it wants to sacrifice vast areas of Congo rainforest and peatland for oil.

🚨 You can’t drink oil! 🚨

This auction will only exacerbate the #ClimateCrisis.

🖊️ #SaveCongoRainforest >> https://t.co/xOiTIxcJ2tpic.twitter.com/gZnJvWmFG5

— Greenpeace (@Greenpeace) July 27, 2022

John Kerry: «Les Congolais ont besoin d'accéder au développement ainsi qu'à des emplois»

Présent dans les discussions avec les autorités congolaises, John Kerry a profité de son séjour en terre congolaise pour échanger avec les autorités de ce pays sur la participation des États-unis à la protection et la préservation du bassin du Congo, un des poumons verts de la planète. Il est également prévu qu’il rencontre ce soir le président Félix Tshisekedi. 

Il s’est montré moins rigide sur la mise aux enchères des droits d’exploitation des blocs pétroliers qui se trouvent dans des zones non à problème.

RFI : Êtes-vous inquiets par ce projet d'exploitation pétrolière ?

John Kerry : Bien évidemment, les États-Unis et d'autres pays ont exprimé leur inquiétude concernant certains blocs qui ont été mis aux enchères. Mais nous sommes convaincus que la RDC peut obtenir un développement économique complet, sans pour autant menacer ces blocs. Le secrétaire d'État Blinken a rencontré le président Tshisekedi. Ils se sont accordés pour former un groupe de travail qui regardera des programmes spécifiques de développement économique compatibles avec la protection du Bassin du Congo. C'est une initiative très importante pour nous, parce que ce Bassin est vital, mais aussi parce que les Congolais ont besoin et méritent d'accéder au développement ainsi qu'à des emplois.

Vous allez rencontrer le chef de l'État congolais cet après-midi. Est-ce que vous allez lui demander par exemple que certains de ces blocs pétroliers soient exclus de la mise aux enchères ?

Nous savons que l'on peut atteindre cet équilibre. Mon espoir est que pendant mon entretien avec le président Tshisekedi cet après-midi, je parviendrai à le convaincre qu'il est important de retirer certains blocs de ces enchères, afin d'équilibrer l'intérêt écologique et le développement économique. 

La RDC veut par exemple investir davantage dans les industries de batteries électriques. La création d'une usine a été même annoncée par le gouvernement. Est-ce que les États-Unis peuvent participer à ce type d'investissement au Congo ?

Nous sommes intéressés. Mais ce n'est pas la raison de notre engagement ici. D'une manière générale, les États-Unis, au même titre que d'autres pays, vont développer les véhicules électriques et auront besoin des minerais pour le faire. Mais nous pensons que cela peut être réalisé d'une façon totalement respectueuse de l'équilibre entre la nature et le développement économique. Nous avons hâte de travailler très étroitement avec le Congo sur cette initiative. Évidemment, les gens ont besoin d'emploi, de pouvoir envoyer leurs enfants à l'école, d'avoir un avenir. Nous comprenons cela parfaitement. Et nous ne suggérons pas qu'une option remplace l'autre. Vous pouvez avoir un bon équilibre. Un développement durable, une économie circulaire, même si vous utilisez certaines des ressources de la région.