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Présidentielle au Brésil: le dernier combat de Lula?

Lula craint des troubles à l’issue des élections au Brésil. Le 1er tour a lieu ce dimanche 2 octobre, et le président sortant menace de ne pas respecter le verdict des urnes. Lula est largement en tête dans les sondages, après une traversée du désert et même un passage en prison.

Avec notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard

Lula est un véritable animal politique. Après avoir écopé de huit ans de prison pour corruption dans l’affaire de l’entreprise publique Petrobras, il n’avait pas pu se présenter aux dernières élections. 

Il passe alors 18 mois en détention. Et puis, coup de théâtre, la justice annule ses condamnations pour vice de forme, et accuse le juge qui l’avait condamné de partialité.

Libéré il y a deux ans, Lula a naturellement repris la tête de l’opposition au président Bolsonaro. Il a formé une grande coalition de dix partis, allant de l’extrême gauche au centre droit. Sa candidature a reçu le soutien de plusieurs anciens candidats à la présidence, comme l’écologiste Marina Silva, de magistrats, des intellectuels, et de nombreux artistes, comme Caetano Veloso.

À 76 ans, Lula se lance à la présidence pour la sixième fois. Ce sera peut-être son dernier combat.

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Un rapprochement avec le centre ?

L’ex-président pourrait remporter les élections au premier tour s’il arrive à mobiliser les indécis et les électeurs qui appartiennent aux couches sociales les plus défavorisées. Mais même s’il gagne l’élection, il lui reste à former une coalition de partis au Congrès qui lui permet de gouverner. Lula devrait donc logiquement se rapprocher des partis du centre, qui soutiennent aujourd’hui Jair Bolsonaro. Comment il compte s’y prendre ? Il y a répondu vendredi 30 septembre lors d’une conférence de presse à laquelle assistait Achim Lippold, envoyé spécial de RFI.

« Le centre, ce n’est pas un centre politique. Le centre c’est un ensemble de partis qui ont des intérêts politiques très divers avec lesquels il faut discuter et trouver des accords de circonstances. Le problème c’est qu’avant il y avait des chefs de partis avec lesquels on pouvait discuter, trouver un accord, et monter une coalition. Aujourd’hui, un chef de parti n’a plus aucun pouvoir. Il faut discuter avec les députés qui sont en même temps chefs de partis dans des régions. Donc il faut négocier avec les partis au niveau régional, dans les États. C’est un grand bazar de négociation, parce que la discipline partisane a disparu. Donc c’est pour cette raison que je défends des partis forts avec un dirigeant fort. Pour qu’on puisse s’assoir autour de la table, discuter et conclure un accord de coalition pour gouverner. Sinon, vous devenez un prisonnier du Congrès.  Et personne ne peut gouverneur de manière stable, en étant prisonnier du Congrès. »

► À écouter aussi : Présidentielle au Brésil: un pays coupé en deux

♦ Reportage dans le quartier le plus bolsonariste de Sao Paulo

Pour l’instant, Lula est en tête des intentions de vote dans l’État de Sao Paulo, le plus important collège électoral, un État que Jair Bolsonaro a remporté haut la main il y a quatre ans.

A Itaim Bibi, un quartier chic dans sud de Sao Paulo, la crise sociale dans le pays semble être très loin. C’est le quartier des banques et des restaurants végétariens huppés. L’un de ses restaurants appartient à Elisabeth. Comme plus de 80 pour cent des Brésiliens, elle a déjà fait son choix : ce ne sera pas Lula. « A cause de son passé. Ce n’est pas juste que quelqu’un qui porte ce passé de corruption se présente à nouveau. Donc moi, voter pour un voleur ? Jamais ! » ...

Reportage dans le quartier le plus bolsonariste de Sao Paulo

Achim Lippold

Présidentielle au Brésil en 4 points