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Procès de l'attentat de Nice: un début de réquisitoire dédié aux victimes

Au procès de l'attentat de Nice, après trois mois d'audience, la parole est à l'accusation. Le parquet entend détailler les responsabilités qu'il attribue à chacun des huit accusés. Le conducteur du camion qui a fait 86 morts et des centaines de blessés a été abattu par la police. Aucun des prévenus n'est accusé de complicité ; trois sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste. Le parquet a dédié la première partie de son réquisitoire aux victimes.

Avec notre envoyée spéciale à l'audience, Laura Martel

« Il n'y aura pas de citation, pas d'effet de manche : l'horreur est telle qu'elle impose la sobriété », débute l'avocate générale Alexa Dubourg -l'une des trois représentantes du parquet national antiterroriste (Pnat) -, qui adresse « de cœur à cœur » son « infinie compassion » pour les victimes, toutes les victimes, souligne-t-elle.

« Celles qui ne sont plus là pour l'entendre », celles venues témoigner de « leur insondable souffrance » ou dont « les cris, à Nice, ont résonné jusqu'à Paris » poursuit-elle, comme celles qui ont « préféré se tenir loin de l'enceinte judiciaire ».

L'avocate générale s'appuie sur les témoignages déchirants entendus, évoque ce « temps impuissant à apaiser les traumatismes », « les deuils souvent impossibles », face notamment à cette « insupportable particularité » de l'attentat de Nice, quinze enfants morts, des centaines touchés.

Si la magistrate refuse de revenir sur un point soulevé tant de fois par les parties civiles, la controverse sur les mesures de sécurité le soir du drame, objet d'une instruction toujours en cours, elle aborde frontalement une autre problématique : les autopsies et prélèvements massifs d'organes pratiqués par l'institut médico-légal de Nice sur certaines victimes.

Au-delà de « l'excès de zèle », qu'avait reconnu François Molins, ancien procureur de Paris, l'avocate générale déplore un « terrible échec », « une mauvaise décision » qui a « ajouté de la douleur à la douleur ».

« Évidemment, nous avons failli sur le sujet de l'information aux familles, eh oui, c'est insupportable », admet Alexa Dubourg. « Au nom de notre institution, nous sommes sincèrement désolés », insiste-t-elle, consciente de la « rupture de confiance » que ça a pu induire.

« Même si cela ne réparera rien », conclut-elle, « nous avons désormais revu nos protocoles » pour éviter que ça se reproduise.

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