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Procès du Centrafricain Abdel Kani devant la CPI: pas de crimes de guerre, affirme la défense

Au deuxième jour du procès de Mahamat Saïd Abdel Kani devant la Cour pénale internationale à La Haye, la parole était à la défense. L’ex-commandant de la Seleka est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre avril et août 2013, alors qu’il était de facto à la tête de l’Office central de répression du banditisme (OCRB). Il plaide « non coupable » des sept chefs d’accusation portés contre lui. 

Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

À l’époque des crimes reprochés, la Centrafrique vivait dans « le chaos et la criminalité », pas dans la guerre, ont affirmé les avocats de la défense. Les défenseurs de l’accusé s’appuient sur des analyses faites par le CICR et l’ONU. Pour conclure que si le pays n’était pas en guerre, il n’y a donc pas de crimes de guerre. Maitre Jennifer Naouri a reproché à l’accusation une vision simpliste de la situation en 2013. 

« Nous démontrerons lors du procès que les thèses de l’accusation s’éloignent de la réalité centrafricaine et que tout son édifice est bâti sur du sable, des fausses prémisses, des a priori, des amalgames historiques, culturels et politiques. » 

Pour Mahamat Saïd, la Seleka n’était pas organisée, elle ne disposait pas d’une chaîne de commandement, comme l’a expliqué maître Naouri : « La supposée ou présupposée Seleka n’existe pas comme un groupe structuré, organisé et si elle n’existe pas comme un groupe structuré et organisé, elle ne peut pas prendre part à un conflit armé et elle ne peut pas se muer en structure étatique. »

Selon les avocats, les acteurs de cette coalition de partis politiques ne pouvaient donc pas avoir élaboré de concert une politique pour commettre des crimes contre l’humanité. 

Le procès se poursuivra jeudi matin avec l’audition du premier témoin du procureur.