Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Que peuvent les actions du quotidien face aux enjeux du siècle?

Du 18 septembre au 8 octobre, l'Union européenne célèbre des semaines consacrées à la promotion du développement durable. Le thème de 2022 ? « Agir au quotidien ». Une manière de célébrer l'engagement individuel et collectif, sans pour autant minimiser l'importance du soutien de l'action politique et économique.

Un homme et une petite fille réparent un matériel électronique, quatre jeunes plantent un arbre. Les deux photographies choisies pour promouvoir les semaines européennes consacrées au développement durable mettent en avant le thème choisi cette année : « Agir au quotidien ».

« Agir au quotidien », un mantra du même acabit que les « petits gestes qui font la différence », tant promu dans les sociétés occidentales ? Prendre des douches plutôt que des bains, éteindre la lumière en sortant d'une pièce, faire le tri sélectif… Devant la consommation en eau de l'industrie et de l'agriculture, la consommation électrique des villes et des bureaux, ou les scandales des plastiques envoyés à l'autre bout du monde, ces gestes peuvent paraître ridicules, même s'ils permettent d'économiser quelques ressources à son échelle.

Pourtant, les actions en faveur du développement durables, de l'écologie au social, sont plus nombreuses que ces trois gestes. Les leviers pour viser les objectifs des Nations unies existent, même à l'échelle individuelle. « Agir au quotidien », c'est aller au-delà des « petits gestes du quotidien ».

Des objectifs ambitieux… et lointains

Il existe 17 objectifs du développement durable. Loin de se limiter à l'atténuation des crises écologiques, comme la disparition de la vie aquatique, terrestre, ou le changement climatique, ils englobent la réduction des inégalités (économiques, sexuées, sociales) et de la faim, la promotion de la paix, un accès durable à l'eau, l'augmentation de la santé et de l'éducation. Déterminés en 2015, ils donnaient 15 ans aux pays des Nations unies pour les atteindre.

À huit années seulement de 2030, ces objectifs sont loin d'être atteints. Pour les inégalités économiques, les écarts de richesses n'ont jamais été aussi élevés à travers le monde. Jeff Bezos, l'homme le plus riche du monde et fondateur d'Amazon, détient une fortune à peine concevable. Les 10 % les plus riches captent plus de la moitié des richesses produites sur le globe. Les émissions de carbones n'arrêtent pas d'augmenter, les tensions internationales s'accentuent tandis que les dépenses militaires sont en hausse constante, l'égalité entre les femmes et les hommes est à la peine dans le monde.

Qui doit agir, l'individu ou la société ?

Face à ces objectifs qui s'éloignent, les gestes du quotidien peuvent paraître dérisoires, surtout lorsque la responsabilité n'est souvent pas du ressort de l'individu. N'est-ce pas aux collectivités d'encourager les transports en communs, lors que l'on est forcé d'utiliser sa voiture pour se rendre au travail, faute de transports ? N'est-ce pas aux entreprises de basculer vers le zéro-déchet, pour en faciliter l'accès, ou encore de rendre leurs appareils plus facilement réparables pour nous éviter d'en racheter ? N'est-ce pas à l'État de redistribuer plus efficacement aux plus démunis, ou de rendre le train moins cher que l'avion ?

Aix-en-Provence ➡️ Luxembourg = 60 euros minimum en train (6h de trajet)

Mais les prix varient surtout entre 100 et 150 euros pour un direct.

Marseille ➡️ Luxembourg = 10 euros en avion (1h30 de trajet).

Il faut vraiment faire quelque chose !

— Alan. 🧔🏼 (@salutalan) August 23, 2022

Sans doute, mais l'action individuelle ne doit pour autant pas être découragée : faire sa part, sans oublier celle des autres. Déjà, agir et s'engager à son échelle, c'est prendre soin de soi. À l'heure où l'éco-anxiété, la crainte de l'avenir écologique et climatique concerne en moyenne un jeune sur deux, il a été prouvé que s'engager est bon pour la santé, physique comme mentale.

Les champs d'actions sont multiples. L'engagement dans des associations et la signature de pétitions, bien sûr, mais pas que. Par exemple, contre le réchauffement climatique, créer des groupes locaux d'initiatives, comme les collectifs locaux de la vélorution qui promeuvent la mobilité douce, mettre en place un compost dans son immeuble ou son quartier, créer des ateliers de réparations, acheter par défaut en seconde main plutôt que neuf, favoriser l'agriculture locale ou nationale. Contre les inégalités, réaliser des maraudes, faire des dons financiers ou d'objets, ouvrir sa porte le temps d'une nuit.

Contre les inégalités de sexe, ne jamais laisser passer de remarques ou comportements sexiste, promouvoir la place des femmes dans la culture collective… Les leviers d'actions sont infinis.

Chaque action compte sera bien plus efficace si elle est soutenue par la société dans son ensemble, du gouvernement à l'industrie, en passant par l'économie, les collectivités locales, et toutes les forces vives qui existent.

Alors, peut-être, « Agir au quotidien » permettra d'amortir les catastrophes sociales, économiques et écologiques à venir, car agir individuellement se conjuguera avec des actions globales qui elles-mêmes s'appuieront sur des individus prêts à changer : un cercle vertueux.