Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

«Qui peut nous aider?»: en terres autochtones, la campagne brésilienne bat son plein

Lula est toujours le grand favori de la présidentielle du 2 octobre prochain, face au président d’extrême droite, Jair Bolsonaro. Et pour la première fois, ceux qui ne parlent pas ou très peu le portugais, plus de 150 000 personnes, peuvent aussi participer au scrutin.

Avec notre envoyé spécial à Manaus, Achim Lippold

Des milliers d’autochtones vont aussi se rendre aux urnes pour l'élection présidentielle au Brésil, dimanche 2 octobre. Mais au sein de cette communauté qui ne parle pas toujours très bien le portugais, il est souvent difficile pour certains de comprendre les enjeux de l’élection et de connaître les candidats qui disent défendre leurs intérêts.

Dans les locaux de l’association Amarn, qui se bat pour le respect des droits des femmes autochtones, une trentaine de personnes originaires des villages du Rio Négro sont venues écouter la présentation d’une brochure pédagogique qui explique leurs droits électoraux et les enjeux du scrutin.  

Durant la présentation, une femme interpelle l’association : « Qui peut nous aider, nous les peuples autochtones ? » Elle a du mal à comprendre ce que les candidats proposent pour sauver les communautés d’Amazonie. 

► À lire aussi: Peuples autochtones du Brésil: «Nous espérons un changement politique»

Si les candidats font régulièrement campagne dans cette région, c’est fréquemment à base de coups de communication, mais les explications et la discussion politique font défauts. Claudinea, de l’ethnie Tariana, se souvient des campagnes électorales dans son village.  « Les candidats sont venus et ont distribué des cadeaux, des tee-shirts, des casquettes etc et nous, on était très contents. Je me souviens que ma mère a reçu d’un candidat une blouse et du coup a voté pour lui », raconte-t-elle. Et d’ajouter : « À l’époque, on n’avait pas d’éducation politique, personne ne nous avait expliqué les programmes des candidats et nous avait aidé à faire notre choix. »

Pour cette élection, le choix est évident pour Clarice Tukano, présidente de l’association Amarn. « Si Lula gagne, peut-être dès le premier tour, ce qu’on espère, il aura un mandat clair du peuple brésilien », soutient-elle. Mais voter pour l’ancien président ne signifie pas lui accorder un blanc-seing. « Les mouvements sociaux, comme notre mouvement indigène, vont exercer une pression énorme sur lui. »

Une chose est sûre pour eux, quel que soit le nouveau président brésilien, les autochtones d’Amazonie ont appris que pour défendre leurs intérêts, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.